IndonésieL'art des cavernes serait d'abord apparu en Asie
L'Indonésie veut protéger les grottes ornées de peinture découvertes par des chercheurs, indiquant que l'art pariétal n'est pas apparu d'abord en Europe selon une idée couramment admise.

Cette main découverte dans les grottes de Maros en Indonésie est datée de 39'900 ans au moins.
Les autorités indonésiennes prévoient de faire inscrire sur la liste de l'«héritage culturel» national ces grottes situées sur l'île de Sulawesi (centre), et de demander aussi leur inscription sur la liste des sites du patrimoine mondial de l'Unesco, a déclaré à l'AFP Andi Muhammad Saïd, directeur du centre de conservation de l'héritage culturel à Makassar, capitale de la province de Sulawesi. «C'est certainement quelque chose dont l'Indonésie peut être fière. Nous devons bien sûr faire de notre mieux pour les protéger», a-t-il ajouté.
Les autorités indonésiennes avaient déjà sollicité en 2005 l'inscription de ces oeuvres d'art des cavernes sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, sans succès. Situées au sud de cette île principalement recouverte de forêt tropicale, les cavernes ornées du karst de Maros sont connues depuis les années 1950. Les experts ont longtemps cru que leurs peintures avaient moins de 10'000 ans en raison de l'érosion rapide dans cette région tropicale qui laissait penser qu'elles ne pouvaient pas être très anciennes.
Pigments rouges
Mais des scientifiques australiens et indonésiens qui ont réalisé une étude publiée mercredi dans la revue britannique Nature ont établi qu'une main humaine peinte dans une caverne de Maros datait d'il y a au moins 39'900 ans. Une autre oeuvre, la représentation très réaliste d'un cochon «babirusa» peinte avec des pigments rouges dans la même caverne, est âgée d'au moins 35'400 ans.
La peinture figurative la plus ancienne retrouvée en Europe est un rhinocéros de la grotte Chauvet (sud-est de la France) qui aurait entre 35'300 et 38'800 ans. En outre, la découverte montrant que des hommes ornaient déjà leurs grottes de peinture en Asie il y a 40'000 ans est «bonne pour le tourisme en Indonésie», a ajouté M. Saïd. Il a souligné que l'art pariétal allait «certainement attirer les visiteurs, pas seulement des chercheurs, mais aussi des touristes» dans le plus grand archipel au monde, connu avant tout pour ses îles paradisiaques telle Bali et ses activités sous-marines.
(afp)