Etats-UnisLa CIA a torturé «jusqu'au seuil de la mort»
Au moins deux suspects, dont le cerveau présumé des attaques du 11 septembre, ont subi des tortures allant bien au-delà de la simulation de noyade.
Le Sénat américain doit prochainement publier un rapport sur ce sujet qui devrait «beaucoup choquer» l'opinion publique a rapporté lundi le quotidien britannique «Daily Telegraph» citant des sources sécuritaires. .
«Ils ne se contentaient pas de verser de l'eau sur leurs têtes ou au travers d'un tissu. Ils les maintenaient sous l'eau jusqu'au seuil de la mort, en présence d'un médecin pour s'assurer qu'ils n'allaient pas trop loin», écrit le journal, citant une de ses sources.
Selon une autre source citée par le journal, ce traitement a été réservé à Khaled Cheikh Mohammed, actuellement emprisonné au centre de détention de la base navale américaine de la baie de Guantanamo, à Cuba, ainsi qu'à un ressortissant saoudien soupçonné d'avoir fomenté l'attentat à la bombe ayant visé l'USS Cole au large du Yémen en 2000, également détenu Guantanamo.
«Ils ont employé des méthodes médiévales, inimaginables pour les gens», a ajouté la source qui aurait connaissance de dossiers encore classés. (afp)
TECHNIQUE DU MUR: La technique du mur (walling) consiste à placer la personne interrogée contre un mur flexible. L'enquêteur tire la personne vers lui, puis la repousse violemment contre le mur.
GIFLE: La frappe au visage «avec les doigts légèrement écartés» a pour but de «provoquer la surprise et/ou l'humiliation».
CONFINEMENT: Le confinement est également recommandé: «pas plus de deux heures» quand le détenu peut seulement être assis et «jusqu'à 18 heures» quand il est dans un espace plus grand lui permettant de se tenir debout.
FATIGUE MUSCULAIRE: Le prisonnier «est placé de 1,20 à 1,50 mètre d'un mur» et il lui est ordonné de ne pas bouger.
PRIVATION DE SOMMEIL: La privation de sommeil constitue une étape supérieure. Selon un mémo de mai 2005, elle a été utilisée jusqu'à 96 heures d'affilée, bien que 180 heures constitue la durée maximale autorisée.
INSECTES: L'utilisation d'insectes est recommandée dès le premier mémo de 2002. Les enquêteurs sont encouragés à dire à un détenu qu'il s'agit d'un «insecte qui pique». En réalité, l'utilisation d'un insecte inoffensif comme la chenille est conseillée.
SIMULATION DE NOYADE: La simulation de noyade (waterboarding) vient couronner la liste. «L'individu est attaché à un banc incliné», ses pieds sont généralement surélevés. Un linge est placé «sur son front et ses yeux» et de l'eau est versée sur le linge qui est tiré sur le nez et la bouche au cours de l'opération. La respiration du détenu est «légèrement entravée pendant 20 à 40 secondes», précise le mémo. L'opération peut recommencer après trois ou quatre inspirations. Au total, cela ne doit pas durer plus de 20 minutes, selon le mémo secret.
NUDITE: Les trois mémos de mai 2005 apportent davantage de précisions. Il est par exemple indiqué dans un document du 30 mai que «la nudité est utilisée pour provoquer un inconfort psychologique, et aussi parce que cela permet à l'enquêteur de récompenser immédiatement le détenu en lui rendant ses vêtements en cas de coopération».
MANIPULATION DIETETIQUE: La «manipulation diététique», ou remplacement du repas habituel par un «liquide fade», peut également être utilisée.