Le FN «peut conduire à la guerre civile», dit Valls

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Elections régionalesLe FN «peut conduire à la guerre civile», dit Valls

A deux jours du second tour des élections régionales, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé vendredi qu'une victoire du Front national pourrait conduire à «la guerre civile».

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé des «éructations» qui en disent «long», selon elle, sur le Parti socialiste. Le FN, arrivé en tête au premier tour dans six des treize régions métropolitaines, est donné perdant par plusieurs sondages en Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d'Azur, notamment.

«Nous sommes à un moment historique, parce qu'au fond il y a deux options pour notre pays: il y a une option qui est celle de l'extrême droite, qui, au fond, prône la division et cette division, elle peut conduire à la guerre civile. Il y a une autre vision qui est celle de la République et des valeurs, qui est le rassemblement», a dit Manuel Valls sur France Inter.

«Je n'ignore rien des difficultés de mes compatriotes, je connais la souffrance de beaucoup de nos compatriotes, mais ça n'est pas uniquement en parlant de ces souffrances que nous pourrons avancer, en les exploitant, mais c'est en apportant des réponses», a-t-il poursuivi.

«Ces réponses, nous devons les apporter pas lundi, mais d'ici dimanche, notamment dans les régions où la gauche peut l'emporter», a dit le chef du gouvernement. «Il y a neuf régions sur douze dans l'Hexagone, quatre régions dans les Outre-Mer, plus la Corse, où la gauche rassemblée et unie peut l'emporter. On n'en parle pas assez.»

«Contre cette guerre-là»

Marine Le Pen a estimé que le PS était dans «un délire d'outrance». «Le Parti socialiste termine cette campagne dans un délire d'outrance et d'éructations qui en dit long sur ces personnages», a-t-elle dit sur iTELE, visant aussi le candidat socialiste Claude Bartolone en Ile-de-France. Ce dernier a présenté son adversaire de droite Valérie Pécresse comme l'avocate de «la race blanche».

«Je rappelle au Premier ministre que la guerre qui est menée à la France aujourd'hui, elle l'est par des fondamentalistes islamistes biberonnés au laxisme et au communautarisme du Parti socialiste», a ajouté la candidate du FN dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. «C'est contre cette guerre-là qui est menée à la France que le Premier ministre ferait mieux de s'élever, plutôt que de mener de telles outrances à l'égard de l'opposition.» (20 minutes/ats/afp)

Valls plaide pour un «pacte sécuritaire et social»

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a plaidé samedi à Berlin pour «un pacte sécuritaire» et «social» au niveau européen, arguant que la montée du populisme, la menace terroriste et la crise migratoire mettaient l'Europe «au pied du mur». «Avec la crise migratoire, avec la menace terroriste, la montée partout des populismes», comme en France, où le parti d'extrême droite Front national est arrivé en tête au premier tour d'élections régionales, «l'Europe est au pied du mur», a déclaré le dirigeant socialiste, invité à s'exprimer lors du congrès du Parti social-démocrate allemand sur le thème de «l'avenir de l'Europe».

«Si elle ne réagit pas, alors elle peut être balayée, renvoyée et sortir de l'histoire», a mis en garde M. Valls, qui s'exprimait aux côtés des chefs de gouvernements suédois Stefan Löfven et autrichien Werner Faymann, ainsi que du chef de la diplomatie européenne, Mme Federica Mogherini. Face à ces menaces, il faut doter «l'Europe d'un pacte de sécurité (...) nécessaire pour lutter efficacement contre l'islamisme radical, contre le jihadisme», a lancé le dirigeant français, quelques semaines après les attentats commis le 13 novembre à Paris (130 morts). «Nous devons montrer (...) que nous maîtrisons notre espace intérieurs, en contrôlant nos frontières extérieures, en créant un vrai système de gardes-frontière européens» ou «en organisant l'accueil des réfugiés» qui affluent depuis des mois vers l'Europe en aidant les pays européens «en première ligne», comme la Grèce ou l'Italie, et ceux voisins de la Syrie, la Jordanie, le Liban et le Turquie, a-t-il dit. Il faut «avancer sur cette Europe nécessaire de la sécurité», a-t-il poursuivi, insistant également sur la nécessité d'un «pacte social» venant compléter ces mesures sécuritaires.

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