Présidence de l'UMPLe camp Fillon revendique la victoire
Les soutiens de l'ex-Premier ministre français ont indiqué mercredi que les voix d'Outre-mer n'avaient pas été prises en compte lors du scrutin pour la présidence de l'UMP.

François Fillon avait annoncé sa victoire dimanche soir, peu après l'annonce de Jean-François Cop
L'élection du chef du premier parti d'opposition de France, l'UMP, a connu mercredi un rebondissement spectaculaire. L'équipe de François Fillon a en effet mis en cause la victoire de Jean-François Copé, pourtant acceptée deux jours auparavant, et appelé Alain Juppé à la rescousse.
Lors d'une conférence de presse, le directeur de campagne de François Fillon, Eric Ciotti, a expliqué que son équipe s'était rendue compte mardi soir de l'oubli des suffrages des fédérations de Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Mayotte, soit 1304 voix.
«Leur réintégration conduit à ce résultat: François Fillon, 88'004 voix, et Jean-François Copé, 87'978 voix», a dit Eric Ciotti aux côtés de Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse.
«Le président de la Cocoe (Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP) a lui-même reconnu cette erreur lors d'un échange téléphonique avec François Fillon en fin de matinée. Il s'agit d'une erreur manifeste et grave», a souligné Eric Ciotti.
Recours juridique exclu
L'équipe de l'ancien Premier ministre demande à la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP de «rétablir» le résultat final du scrutin de dimanche mais exclut toutefois un recours juridique.
La Cocoe et Jean-François Copé ont opposé une fin de non-recevoir à François Fillon et ses soutiens. Le président de la Cocoe, Patrice Gélard, a expliqué que la commission ne pouvait invalider les résultats. «Les résultats ont été rendus publics lundi soir, les deux parties étaient parfaitement au courant. Toute contestation doit être adressée à la commission des recours», a-t-il déclaré.
Appel à Alain Juppé
Dans le même temps, M. Fillon demandait à l'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, fondateur de l'UMP et dénonciateur ces derniers jours de son état «lamentable», d'assurer «de façon transitoire» la direction du parti «afin de trouver les voies et les moyens de sortir de l'impasse».
«Je suis un homme de réflexion, pas d'impulsion», a répondu Alain Juppé à des journalistes qui le pressaient de questions au congrès des maires, auquel il assistait à Paris.
M. Copé, lui, a immédiatement opposé une fin de non-recevoir. «Il y a eu des résultats proclamés par la commission électorale et voilà que sortent de nulle part de nouvelles allégations (....) Il y a une commission des recours, on ira à la commission des recours s'il le faut», a-t-il déclaré.
Droite divisée
Au lendemain du scrutin de dimanche, l'UMP avait montré le visage d'une droite divisée entre un François Fillon tenant d'une droite gaulliste et sociale et un Jean-François Copé, champion d'une droite «décomplexée» mais accusée de collusion avec les thèses du Front National, le principal parti d'extrême droite.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé mercredi qu'avec la relance des hostilités entre François Fillon et Jean- François Copé, ce parti était «beaucoup trop fragilisé» pour être «une opposition crédible aux socialistes» en France.
«L'issue de ce psychodrame m'est complètement égale. D'ores et déjà, le mouvement est durablement scindé, fracturé», a-t-elle analysé.
(ats)