Les conseils de la CIA pour passer les frontières

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WikiLeaksLes conseils de la CIA pour passer les frontières

Ne pas avoir l'air débraillé et ne pas payer en liquide: ce sont quelques uns des conseils donnés à ses espions par la CIA pour passer les frontières, publiés dimanche par WikiLeaks.

01.03 Quelque 500 personnalités et organisations, du réalisateur Oliver Stone à l'eurodéputée écologiste Eva Joly, ont signé une pétition appelant Londres et Stockholm à redonner au fondateur de WikiLeaks Julian Assange sa liberté de mouvement.
10.02  Premier ministre britannique, David Cameron, a appelé Julian Assange, à mettre fin à la «lamentable saga» de son confinement dans l'ambassade de l'Équateur à Londres.
05.02 Le Royaume-Uni réfute «catégoriquement l'affirmation selon laquelle Julian Assange est victime d'une détention arbitraire».
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01.03 Quelque 500 personnalités et organisations, du réalisateur Oliver Stone à l'eurodéputée écologiste Eva Joly, ont signé une pétition appelant Londres et Stockholm à redonner au fondateur de WikiLeaks Julian Assange sa liberté de mouvement.

Les deux documents publiés, datant de 2011 et 2012, sont classés secrets et «NOFORN», ce qui signifie qu'ils ne peuvent être partagés avec les services d'espionnage de pays alliés, dit WikiLeaks. Ils répertorient une série de conseils pour passer les frontières et éviter un contrôle approfondi aux aéroports et aux postes frontaliers.

Quelques-uns sont évidents comme ne pas acheter un aller simple en liquide la veille du voyage en avion. D'autres témoignent de bon sens: ne pas avoir l'air débraillé quand on voyage avec un passeport diplomatique.

Bagages testés

Il faut aussi coller à sa couverture. «Un jour, au petit matin dans un aéroport européen, les agents de sécurité ont sélectionné un agent de la CIA pour un contrôle accru», écrit un document.

«Bien qu'ils n'aient pas donné de raisons, une tenue trop débraillée qui ne concordait pas avec le passeport diplomatique du détenteur a sans doute provoqué le contrôle», dit-il.

Les bagages de l'agent ont été testés pour voir s'ils contenaient des explosifs, test qui s'est avéré positif. Malgré un interrogatoire poussé, l'agent en est resté à sa couverture en disant qu'il s'occupait d'antiterrorisme et il a pu poursuivre son voyage.

Traces d'explosif

«Une couverture cohérente, bien apprise et plausible est importante pour éviter ces contrôles approfondis et obligatoires pour y survivre», dit la CIA.

Dans un communiqué, WikiLeaks affirme que cet exemple «pose une question: si l'entraînement (à l'antiterrorisme) censé expliquer les traces d'explosif était seulement une couverture, que faisait cet agent de la CIA dans un aéroport (de l'Union Européenne) avec des traces d'explosif et pourquoi a-t-il été autorisé à poursuivre son voyage?»

Contrôle biométrique

Un des documents montre que la CIA s'inquiète aussi de voir l'introduction en Europe de contrôles biométriques pour les détenteurs de passeport américain. Ce qui pose une «menace d'identification», en clair rend plus difficile pour les agents de voyager avec des faux documents.

«La CIA a perpétré des enlèvements dans les Etats européens, dont l'Italie et la Suède, sous l'administration Bush. Ces guides montrent que sous l'administration Obama, la CIA entend toujours infiltrer les frontières de l'Union Européenne et conduire des opérations clandestines dans les Etats membres de l'UE», écrit Julian Assange, fondateur de WikiLeaks.

L'association WikiLeaks est à l'origine de la diffusion en 2010 de 250'000 câbles diplomatiques américains et de 500'000 rapports militaires classés «secret defense». (ats)

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