Assassins à motoLes passagers interdits sur les deux roues
Les autorités du Honduras ont décidé d'interdire le transport de passagers sur les deux roues afin de tenter de contrer les assassins circulant à moto.
Le parlement hondurien a approuvé mercredi soir une loi établissant l'interdiction de la circulation à deux sur les motocycles, sur proposition du président Porfirio Lobo. Cette loi avait été mise de côté depuis deux ans, du fait de pressions exercées par plusieurs groupes d'intérêt.
Les assassinats de la journaliste de radio Luz Marina Paz mardi et de l'ex-conseiller gouvernemental sur la sécurité Alfredo Landaverde mercredi, tous deux attribués au crime organisé, ont été perpétrés par des tireurs passagers d'une moto, un mode opératoire fréquemment utilisé dans ce pays.
«Face à cette situation sécuritaire, nous pensons qu'il est opportun de limiter la circulation à une personne sur les motocycles», avait annoncé mercredi soir devant les députés le ministre de la Sécurité, Pompeyo Bonilla.
Après le vote, les députés avaient suspendu la session consacrée aux questions de sécurité mercredi soir après que certains d'entre eux eurent annoncé avoir reçu des messages de menaces sur leurs téléphones mobiles, a rapporté jeudi la presse locale.
Fin 2011, le Honduras pourrait devenir le pays où le taux de criminalité est le plus élevé au monde, avec 86 homicides annuels pour 100.000 habitants, selon les Nations unies. Une vingtaine de morts violentes y ont été comptabilisées chaque jour en 2011, dont 85% par balles.
Ce petit pays est devenu un important point de transit sur la route de la cocaïne en provenance d'Amérique du Sud vers les Etats-Unis. Les organisations criminelles, aux moyens biens supérieurs à ceux des autorités, y entretiennent des gangs locaux d'adolescents, les «maras», et ont étendu leur influence dans les rangs de la police, des magistrats et des politiques. (afp)