Les rebelles ont reçu des «armes modernes»

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SyrieLes rebelles ont reçu des «armes modernes»

Les rebelles en Syrie ont reçu récemment, de la part de pays soutenant l'opposition, des quantités d'armes «modernes», a affirmé à l'AFP un porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL).

Ces armes seraient susceptibles, selon la rébellion, de «changer le cours de la bataille» contre les troupes du régime de Bachar al-Assad. «Nous avons reçu des quantités d'armes modernes, dont certaines que nous avons réclamées», a indiqué Louaï Moqdad, coordinateur politique et médiatique de l'ASL. «Nous avons commencé à les distribuer sur les fronts, elles seront entre les mains d'officiers professionnels et de combattants de l'ASL», la principale force d'opposition armée, a-t-il ajouté.

«Il s'agit d'armes anti-aériennes et anti-chars ainsi que des munitions», a-t-il informé, sans donner plus de détails. Il a rappelé que la rébellion a réclamé un «arsenal de dissuasion». Jeudi, il avait évoqué notamment des missiles sol-air à courte portée MANPAD, des missiles antichars, des mortiers, des munitions.

«Certaines armes sont arrivées, d'autres arriveront au fur et à mesure, dans les prochains jours», a souligné M. Moqdad. «Ces armes seront utilisées dans un seul objectif, celui de combattre le régime», a précisé le porte-parole. «Elles seront rassemblées après la chute du régime, nous avons pris cet engagement auprès des pays frères et amis» qui ont fourni ces armes, a-t-il poursuivi.

La Russie a, elle, réaffirmé vendredi son soutien à Bachar al-Assad. Selon Vladimir Poutine, des «terroristes» figurent dans l'opposition et l'Occident ne doit pas faire parvenir d'armes aux rebelles.

M. Moqdad a pour sa part affirmé que la rébellion s'attendait à ce que le groupe des Amis de la Syrie, réuni samedi à Doha au Qatar, annonce «officiellement» la décision d'armer les rebelles. «Nous sommes optimistes car la communauté internationale a finalement décidé de protéger le peuple syrien et les civils et d'armer l'ASL».

A Doha, sont notamment annoncés les chefs de la diplomatie américaine John Kerry, française Laurent Fabius, allemande Guido Westervelle, britannique William Hague, et italienne Emma Bonino.

Mystérieux fournisseurs

«Nous espérons que ces pays continueront à respecter leurs engagements» concernant l'armement, a-t-il poursuivi. Mais M. Moqdad s'est refusé à nommer les pays «amis et frères» qui ont fourni les armes.

Interrogé au sujet de la présence du chef d'Etat major de l'ASL, le général Sélim Idriss, à la conférence de Doha, M. Moqdad a répondu que «jusqu'à présent, notre présence n'est pas nécessaire» car «tous les pays sont au courant des demandes claires de la rébellion après les multiples rencontres avec le général Idriss».

La rébellion n'a cessé de réclamer des armes lourdes pour protéger les zones civiles de la puissance de feu du régime, depuis la militarisation du conflit. Jusqu'ici, les pays occidentaux étaient réticents à l'idée de fournir des armes aux rebelles, par crainte qu'elles ne tombent aux mains d'extrémistes comme le front jihadiste Al-Nosra.

Mais l'avancée de l'armée syrienne, appuyée par le Hezbollah chiite libanais, et la reconquête par le régime du bastion rebelle de Qousseir à la frontière avec le Liban, ont convaincu ces pays de revoir leurs plans.

Damas et Alep sous le feu

Les forces du régime bombardaient vendredi le quartier de Qaboun, dans l'est de la capitale Damas, et des combats intenses entre soldats et rebelles avaient lieu en périphérie de ce secteur, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, proche de la rébellion. Les forces du régime ont aussi bombardé des quartiers d'Alep, la grande ville du nord.

Le conflit continue aussi de faire tache d'huile dans la région. Au Liban, une personne a été tuée jeudi dans un échange de tirs entre l'armée et des manifestants qui ont coupé des routes dans l'est du Liban sur fond de tensions confessionnelles liées au conflit syrien.

En Jordanie voisine, 1500 personnes ont défilé à Amman, conspuant le président Bachard al-Assad et le Hezbollah libanais, détournant son nom en arabe, «parti de Dieu», en «parti du diable», dans une allusion à son chef Hassan Nasrallah qui a récemment affirmé que son mouvement resterait engagé aux côtés des troupes syriennes.

A l'approche de l'été, l'ONU a pour sa part averti que les températures élevées en Syrie, accompagnées de conditions d'hygiène passablement dégradées, risquaient de mettre à mal la santé de quelque 4 millions d'enfants affectés par le conflit (ats)

Au moins 600 hommes armés partis de Russie et d'Europe

Au moins 600 hommes armés partis de Russie et d'Europe se battent actuellement en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, a déclaré vendredi le président russe Vladimir Poutine, mettant en garde l'Occident contre la livraison d'armes à l'opposition syrienne. «Au moins 600 personnes originaires de Russie et d'Europe se battent aux côtés de l'opposition syrienne», a déclaré M. Poutine au Forum économique à Saint-Pétersbourg. «Alors pourquoi livrer des armes aux groupes armés clandestins en Syrie, si on ne comprend pas bien de qui ils sont composés ? (...) Où vont se retrouver ces armes ?», s'est-interrogé le président russe. L'Union européenne a levé en mai l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens, et Washington a annoncé la semaine dernière une «aide militaire» aux insurgés, sans en préciser la nature.

Pas de preuves d'armes chimiques

Pas de preuves d'armes chimiques

Le président de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a réaffirmé vendredi qu'il ne pouvait pas dire avec certitude qui avait utilisé des armes chimiques en Syrie, malgré les accusations de Washington contre Damas.

Interrogé par des journalistes sur ces accusations, Paulo Pinheiro a refusé de «commenter les déclarations ou décisions de gouvernements». «Nous ne sommes pas capables de dire qui a utilisé des agents ou des armes chimiques, et nous sommes très préoccupés par la chaîne de détention», c'est-à-dire le parcours des armes jusqu'à leur découverte, a-t-il indiqué.

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