Journée des réfugiésMSF lance une «web-série satirique»
L'ONG dénonce avec ironie la politique migratoire européenne.

Des réfugiés sur le bateau "Aquarius" de Médecins Sans Frontières et SOS Méditerranée le 25 mai 2016.
photo: AFP«L'Europe, un continent paradisiaque menacé par une vague migratoire»: derrière l'ironie se cache la campagne de Médecins sans frontières (MSF) «contre les politiques migratoires européennes» lancée lundi à l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, trois jours après avoir renoncé aux aides de l'UE.
#JeNeSuisPasJohnny. Johnny? C'est le personnage principal d'une «web-série satirique», intitulée «Johnny, chasseur de migrants», qui incarne «violence, absurdité et contradictions des politiques migratoires européennes actuelles», précise dans un communiqué l'organisation non gouvernementale, qui souhaite ainsi «mobiliser l'opinion publique».
«Naufrages en Méditerranée, délit de solidarité, multiplication des camps, conditions de survie des populations (...) et extrême précarité»: autant de thèmes abordés dans les six épisodes, de quelques minutes chacun, qui seront diffusés sur internet de lundi au 7 juillet (http://www.jenesuispasjohnny.fr/).
Décryptages
Dès le lancement de son clip, MSF donne le ton: «L'Europe, un continent paradisiaque menacé par une vague migratoire sans précédent. Des centaines de milliers de personnes arrivent d'Afghanistan, Iran, Erythrée, Irak, Soudan, Syrie. Pour faire face, l'Europe a fait appel aux meilleurs...» dont Johnny.
L'objectif pour l'organisation, qui proposera à la fin de chaque épisode des «décryptages, informations et témoignages complémentaires», est aussi d'inviter les internautes à «faire savoir à François Hollande qu'ils refusent les politiques migratoires de l'Europe qui brutalisent et refoulent les populations condamnées à l'exil avec le hashtag #JeNeSuisPasJohnny».
Condamnation de l'accord UE-Turquie
Vendredi, l'organisation a surpris en annonçant sa décision de renoncer à tout financement de l'Union européenne et de ses Etats membres, pour dénoncer leur politique migratoire, qui repousse «loin des côtes européennes les personnes et leurs souffrances». Outre cette attitude, l'ONG condamne avec fermeté l'accord controversé scellé en mars avec la Turquie pour freiner l'afflux de migrants en Europe.
Les fonds européens représentent 8% du budget de l'ONG (le reste provenant de fonds privés), soit 56 millions d'euros en 2015 (19 millions des institutions de l'UE et 37 millions des Etats membres), selon MSF.
En 2015, plus d'un million de réfugiés, en majorité syriens, ont traversé la Méditerranée, selon MSF, qui souligne qu'un an plus tard «les Etats européens ont décidé un à un de fermer leurs portes». (nxp/afp)