Mariée à 6 ans à un mollah contre une chèvre

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AfghanistanMariée à 6 ans à un mollah contre une chèvre

Un père afghan a accepté de vendre sa fille de 6 ans à un mollah de son village, âgé de 55 ans. Il s'agit d'un arrangement pour récupérer de la nourriture.

La législation afghane en matière de mariage est claire. Une femme ne peut se marier qu'à partir de 16 ans, contre 18 ans pour un homme. Pourtant Gharibgol, 6 ans, a été contrainte de s'unir à un dignitaire religieux quinquagénaire dans un village de la province de Ghor, dans le nord-ouest de l'Afghanistan, révèle France24.

Si l'affaire a provoqué l'indignation dans le pays, elle révèle une triste réalité encore en vigueur aujourd'hui. Outre les 49 ans d'écarts entre les deux époux, la population est aussi choquée que le père de Gharibgol ait accepté d'échanger sa main contre une «chèvre, un sac de riz, du thé, du sucre, et quelques litres d'huile de cuisson», d'après le témoignage de Fawad Ahmady, journaliste à Herat.

Pas de rapports sexuels

«Après leur mariage, le mollah l'a emmenée (...) vivre dans la maison d'un de ses cousins éloignés. Celui-ci a d'abord pensé qu'elle était sa fille. Mais il a découvert la réalité lorsqu'il a vu le mollah la déshabiller pour la nuit pour dormir avec elle... Il a demandé au mollah: 'mais ce n'est pas ta fille? Et il a répondu: 'non, c'est ma femme, son père me l'a donnée'». Des tests médicaux réalisés sur la fillette à l'hôpital de Ghor montrent qu'il n'y a pas eu de rapports sexuels.

Le mollah et le père de la fillette ont été arrêtés par la police, prévenue par le bureau local des droits des femmes de la province de Ghor. Avant d'être embarqué, le père de Gharigbol a été pris à partie et molesté par les femmes de son village. Une scène filmée par le journaliste afghan.

La fillette a été remise à sa mère. Une procédure de divorce et une demande de déchéance des droits parentaux du père sont en cours. Selon les Nations unies, plus de 46% des mariages afghans, concernent une mariée de moins de 18 ans. Cette proportion pourrait être nettement plus élevée dans les zones rurales.

(cga)

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