Mariés à Alep et remplis d'espoir: «On reviendra»

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SyrieMariés à Alep et remplis d'espoir: «On reviendra»

Deux jeunes Syriens se sont unis le 25 novembre dans leur ville. Aujourd'hui, le couple cherche à s'en échapper, mais a juré d'y revenir.

La Vieille ville d'Alep, renommée pour ses souks animés et sa citadelle pluricentenaire, est aujourd'hui méconnaissable après des années d'une guerre sans merci qui a ravagé la deuxième ville de Syrie.
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La Vieille ville d'Alep, renommée pour ses souks animés et sa citadelle pluricentenaire, est aujourd'hui méconnaissable après des années d'une guerre sans merci qui a ravagé la deuxième ville de Syrie.

AFP/George Ourfalian

Une parenthèse enchantée dans une existence en miettes. Salih, 24 ans, a épousé Marwa, 19 ans, le 25 novembre dernier à Alep. Mais la lune de miel a été de courte durée. En guise de voyage de noces, le couple a en effet été contraint de se trouver un abri: leur maison a été détruite par des frappes aériennes deux semaines après leur mariage. Pris au piège au coeur d'une ville dévastée, Salih et Marwa ne peuvent plus compter que l'un sur l'autre. Ils cherchent désormais à fuir cette ville qu'ils aiment tant, où ils sont nés et où ils ont passé toute leur vie.

«Alep est ma ville. J'espère y revenir un jour», confie Salih au World Post in Arabic, repris par le Huffington Post. Le couple avait prévu de se rendre à Idlib (nord-ouest) pour y retrouver des membres de leur famille. Mais vendredi, l'évacuation d'Alep a été suspendue et les deux amoureux sont plongés dans l'angoisse et l'incertitude. «Le monde ne se préoccupe pas de nous. Alep brûle encore», déplore Salih, qui travaille comme journaliste. Les jeunes mariés ont le coeur brisé de voir leur ville, un joyaux architectural très prisé des touristes, réduite en ruines.

Mais l'espoir ne les quitte pas: «Nous reviendrons dans cette ville pour sentir son air», ont-ils tagué sur un mur abandonné. Plus bas, Salih a adressé un message à sa jeune épouse: «A la fille qui a partagé le siège avec moi: Je t'aime.» Marwa, qui travaille dans un foyer pour enfants, ne cache pas sa détermination: «Nous n'aurons pas peur et nous n'hésiterons pas, quel qu'en soit le prix. La Syrie et Alep sont à nous, quoiqu'il arrive. Nous reviendrons assurément, si Dieu le veut», assure la jeune femme.

Le Conseil de sécurité vote l'envoi d'observateurs

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté lundi à l'unanimité l'envoi d'observateurs à Alep, en Syrie. L'adoption de cette résolution, proposée par la France, marque le premier signe d'unité depuis des mois entre les grandes puissances aux prises avec un conflit qui a déjà fait plus de 310'000 morts depuis mars 2011.

(joc)

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