IndonésiePédophile soutenu par des parents d'élèves
Un administrateur canadien d'une école internationale de Jakarta a été condamné jeudi à 10 ans de prison pour abus sexuels sur des enfants. Ses partisans estiment qu'il est victime du système judiciaire corrompu.

Dans une salle d'audience remplie de partisans, Neil Bantleman, de nationalité canado-britannique, a été reconnu coupable d'avoir abusé de janvier 2013 à mars 2014 de trois élèves de l'Ecole interculturelle de Jakarta (JIS), un établissement prestigieux fréquenté par les expatriés vivant dans la capitale ainsi que par des Indonésiens fortunés.
«Le prévenu n'a pas reconnu son délit ou exprimé des regrets pour ses actes, et ne s'est pas non plus excusé pour ce qu'il a fait, ce qui a causé des dommages psychologiques pour les enfants», a déclaré la présidente du tribunal, Nur Asalam. Le Canadien comparaissait au côté d'un professeur assistant indonésien, Ferdinand Tjiong, jugé pour les mêmes faits. La peine de celui-ci n'avait pas encore été prononcée alors que la lecture du jugement se poursuivait.
Le procureur avait requis 12 ans de prison contre les deux prévenus, lors d'une précédente audience. M. Bantleman a aussitôt indiqué qu'il ferait appel du jugement, suscitant les applaudissements de ses partisans, pour l'essentiel des parents d'élèves, dans la salle d'audience. Niant avoir commis tout abus, les deux hommes ont reçu un important soutien de l'école ainsi que de parents d'élèves.
L'affaire a éclaté en avril
Les ambassades américaine, britannique et australienne en Indonésie, qui ont participé à la création de cet établissement dans les années 1950, ont également apporté leur soutien aux deux hommes. L'affaire avait éclaté en avril 2014, lorsque des personnels de ménage avaient été accusés de viol sur un garçon de six ans. Cette histoire avait fait boule de neige et d'autres parents avaient dénoncé des abus sexuels sur leurs enfants.
Mais selon des partisans de MM. Bantleman et Tjiong, les deux hommes sont devenus des cibles de la police et du système judiciaire notoirement corrompus en Indonésie. En décembre dernier, cinq membres du personnel de ménage travaillant dans cette école avaient été condamnés dans le cadre de la même affaire. Quatre hommes reconnus coupables d'abus sexuels avaient été condamnés à huit ans de prison, et une femme à sept ans d'emprisonnement pour complicité.
(afp)