Pour passer inaperçus, les casseurs se déshabillent

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1er Mai violent à ParisPour passer inaperçus, les casseurs se déshabillent

Six policiers ont été blessés lundi, dont «deux très grièvement», au cours de heurts survenus en marge de la manifestation parisienne du 1er Mai. Le ministre de l'Intérieur dénonce des «casseurs professionnels».

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«En marge des manifestations du 1er-Mai à Paris sont intervenues des violences très graves par plusieurs centaines de casseurs professionnels venus dans un seul but: attaquer les forces de l'ordre, casser du policier, commettre des dégradations», a déclaré le ministre français de l'Intérieur Matthias Fekl.

A plusieurs reprises, des individus masqués ont lancé des projectiles et des cocktails Molotov contre les forces de l'ordre, qui ont fait usage de grenades lacrymogènes. Les «professionnels de l'agitation, de la casse, de la violence» qui ont perturbé la manifestation étaient «venus pour blesser et pour tuer des policiers», a insisté M. Fekl, dénonçant «avec la plus grande force et la plus grande fermeté ces violences inacceptables». «Grâce au professionnalisme et au sang-froid exceptionnel des forces de l'ordre, ils ont pu être encerclés et leurs violences maîtrisées», a poursuivi le ministre. «Malgré cela, nous déplorons parmi les forces de l'ordre six blessés, dont deux très grièvement», a-t-il relevé. Il s'agit d'une policière «gravement touchée à la main par une grenade de désencerclement», et d'un policier «sérieusement brûlé au visage par un cocktail Molotov». Les deux fonctionnaires sont actuellement hospitalisés. «Je me rendrai à leur chevet dès que leur état de santé le permettra», a fait savoir M. Fekl.

En tête du cortège, ces manifestants au visage masqué, qui se revendiquent de l'ultra gauche ou du mouvement anarchiste, étaient clairement venus en découdre avec la police. On a ainsi vu des sacs à dos remplis de pavés, de marteaux et de pioches et même des explosifs artisanaux.

Maîtres de la dissimulation

A l'occasion de la manifestation, «cinq individus ont été interpellés pour port d'arme prohibé, dégradations et violences commises sur personne dépositaire de l'autorité publique», dont «deux ont fait l'objet d'un placement en garde à vue», selon la PP. Le faible nombre d'interpellations s'explique par le fait que ces casseurs sont passés maîtres dans l'art de la dissimulation. Pour passer inaperçus, ils se déshabillent, et laissent leurs vêtements au sol, relève Francetvinfo. Ils peuvent donc se perdre dans le défilé au milieu des manifestants lambdas et ainsi échapper aux arrestations.« C'est toujours les mêmes individus, des professionnels de la casse, qui sont très très bien organisés, qui s'infiltrent dans les manifestations et s'éclatent en petits groupes pour pouvoir casser du policier», explique Fabien Vanhemelryck, du syndicat de police Alliance au site français.

Par ailleurs, plusieurs journalistes auraient été agressés et leur matériel détruit par les individus à l'origine des troubles. Un correspondant du New York Times a publié une vidéo de ces violences.

Outre les blessés, le défilé du 1er Mai à Paris a laissé derrière lui des dégâts matériels importants. Il s'agit notamment de tags et de vitrines de commerces brisées et de dégradations de panneaux publicitaires, d'un abribus et d'une station Autolib. «En attaquant les forces de l'ordre, en attaquant les policiers, les gendarmes, c'est à la République elle-même que l'on s'attaque et ces actes ne resteront pas impunis. (...) Tout sera mis en œuvre pour retrouver ces criminels, les traduire en justice et les faire condamner à des peines exemplaires», a promis le ministre de l'Intérieur, qui durant le défilé avait appelé «au calme et à la responsabilité de tous».

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