ArgentineTrois jours sans nouvelles du sous-marin
Les recherches ont été renforcées dans l'Atlantique sud pour tenter de localiser le «Ara San Juan», qui compte 44 membres d'équipage et n'a toujours pas donné signe de vie.
A ce stade, la Marine argentine ne se veut pas alarmiste et explique que la détection du signal émis par le submersible peut être compliquée par le mauvais temps régnant dans la zone où le sous-marin a été localisé pour la dernière fois mercredi, à 430 km des côtes de la Patagonie et de la Péninsule de Valdés.
A-t-il refait surface sans pouvoir communiquer sa position? Est-il en immersion avec son système de propulsion en état de fonctionnement ou à la dérive? «Nous n'écartons aucune hypothèse», a déclaré samedi en début d'après-midi le porte-parole de la Marine argentine Enrique Balbi. Il a ajouté que «près de 50%» de la zone où devrait se trouver le submersible avait été inspectée par les navires et avions mobilisés.
Aide britannique
Samedi après-midi, un navire britannique devait compléter le dispositif de recherche composé d'une dizaine de navires, dont deux bateaux océanographiques. Vendredi, un avion de la NASA a été dérouté de sa mission scientifique pour se mettre à la recherche du San Juan. «La météo est mauvaise (...) ça complique beaucoup le travail», a précisé le porte-parole.
Le ministre argentin de la Défense Oscar Aguad a interrompu vendredi un déplacement au Canada pour se rendre à la base navale de Mar del Plata, où les familles des membres de l'équipage reçoivent une assistance psychologique. «Il y a deux positions estimées pour les recherches. Si la panne concerne seulement la communication, il a pu continuer sa route vers Mar del Plata pour favoriser un point de rencontre. En revanche, s'il n'a plus de propulsion et se trouve à la dérive, il faut le chercher en tenant compte des courants et du vent», a expliqué le capitaine Balbi.
«Nous sommes en contact avec les familles de l'équipage, pour les informer et les soutenir. Nous partageons leurs préoccupations et celles de tous les Argentins», a déclaré via Twitter le président argentin Mauricio Macri. «Tous les moyens nationaux et internationaux nécessaires», a-t-il assuré, sont mis au service des recherches au large de la Péninsule de Valdés (sud-est), une zone touristique réputée pour sa faune, notamment la baleine australe.
Dans un message écrit, le pape François, lui-même argentin, a dit qu'il priait pour les 44 marins et assuré de «sa proximité dans ces moments difficiles». Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, présent aux Iles Malouines voisines, des pays de la région (Chili, Brésil, Uruguay, Pérou) et l'Afrique du Sud ont offert leur «appui logistique».
«Patience»
En outre, les autorités argentines ont lancé un appel «à tous les bateaux présents dans la zone, leur demandant d'être attentifs à toute communication radio». En constatant la rupture de contact avec sa base, le submersible aurait normalement dû remonter à la surface ou activer une balise radio d'urgence, selon le protocole.
Le sous-marin était parti il y a 35 jours de Mar del Plata, port et station balnéaire à 400 kilomètres au sud de Buenos Aires, pour rejoindre Ushuaïa où il a passé trois jours avant d'entamer le voyage de retour. Le retour du sous-marin, qui doit normalement donner sa position toutes les 48 heures, était prévu pour le mercredi 22 novembre. Il dispose à bord de 15 jours supplémentaires de vivres et d'oxygène. A bord du San Juan se trouve Eliana Krawczyk, devenue en 2012 la première femme d'Amérique latine officier de sous-marin.
Le «Ara San Juan», 65 mètres de long et sept de diamètre, est un des trois sous-marins de la marine argentine, qui l'a incorporé en 1985 à sa flotte. C'est un modèle TR-1700 à propulsion diesel-électrique, construit dans le chantier naval allemand Thyssen Nordseewerke. Il a été remis en état dans le chantier naval Tandanor de Buenos Aires, dont il est sorti en juin 2014 «totalement opérationnel» selon la marine.
(rca/afp)