Attentat de NiceUn attentat terroriste fait plus de 80 morts à Nice
Un camion conduit par un terroriste a fauché des passants à Nice, jeudi soir. Le conducteur a été abattu par la police. Le bilan fait état de 84 morts et 18 blessés en urgence absolue.
La France a été frappée jeudi soir par une nouvelle attaque terroriste en pleine fête nationale. Un homme au volant d'un camion a foncé sur la foule à Nice à la fin du feu d'artifice du 14 juillet, faisant au moins 80 morts, avant d'être abattu par la police, ont annoncé les autorités.
Parmi les 80 morts figurent des enfants. Des dizaines de personnes ont également été blessées, dont 18 se trouvaient «en état d'urgence absolue», selon un bilan provisoire des autorités.
Le «caractère terroriste» de l'attaque, qui n'a pas été revendiquée, «ne peut être nié», a déclaré dans une allocution télévisée le président François Hollande. «La France a été frappée le jour de sa fête nationale, le 14 juillet, symbole de la liberté», a-t-il souligné, en dénonçant une «monstruosité».
Le chef de l'Etat, qui se rendra ce vendredi dans la ville des Alpes-Maritimes avec le premier ministre Manuel Valls, a souligné que «toute la France», huit mois après les attentats de Paris et Saint-Denis, était désormais «sous la menace terroriste».
Etat d'urgence prolongé
L'état d'urgence, en vigueur dans le pays depuis les attentats du 13 novembre et qui devait être levé le 26 juillet prochain, sera prolongé de trois mois, a annoncé M. Hollande. Il a décidé de faire appel à la réserve opérationnelle pour épauler policiers et gendarmes.
L'identification de l'assaillant est en cours et les enquêteurs recherchent d'éventuels complices, a précisé le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve.
La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie pour cet acte sans précédent survenu peu après 22h30 sur la promenade des Anglais, une avenue de Nice mondialement connue longeant la mer Méditerranée qui avait été fermée à la circulation à l'occasion des festivités du 14 juillet.
Selon Nice-Matin, BFM TV et iTELE, l'homme, abattu après avoir percuté à vive allure des dizaines de personnes au volant d'un camion, est un Niçois de 31 ans, d'origine tunisienne, connu pour des faits de petite délinquance.
Des armes dans le camion
L'assaillant a également tiré sur la foule, très dense, et des armes «assez opérationnelles et assez puissantes» ainsi que des grenades ont été retrouvées dans le camion, a déclaré sur BFM TV le président de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi, citant des sources policières.
«C'est une scène d'horreur», a témoigné sur iTELE le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti. Le véhicule «a foncé sur près de deux kilomètres sur le trottoir sud de la promenade des Anglais, (...) jusqu'à ce qu'il soit intercepté et le chauffeur abattu devant le palais de la Méditerranée», a-t-il ajouté.
Les habitants de Nice ont été invités par les autorités à rester chez eux ou à l'abri. Des témoins s'exprimant sur BFM TV et iTELE ont raconté avoir vu un imposant camion blanc foncer sur la foule et «zigzaguer» pour faucher les spectateurs du feu d'artifice, laissant derrière lui des dizaines de victimes.
«Il arrachait tout»
«C'était un poids lourd d'environ 15 mètres de long qui roulait à plus de 80 km/h, (...) il arrachait tout, les poteaux, les arbres», a raconté sur iTELE un témoin, ajoutant que des personnes avaient tenté de s'accrocher aux portes du véhicule pour l'arrêter. Un autre témoin a évoqué l'image d'«un jeu de quilles».
Le président américain Barack Obama a fermement condamné «ce qui semble être une horrible attaque terroriste». «Nous sommes solidaires de la France, notre plus vieil allié», a-t-il ajouté dans un communiqué.
François Hollande, qui était en déplacement privé en Avignon, a regagné Paris dans la nuit. Il présidera un conseil de défense à 09h00 à l'Élysée. «Nous devons faire la démonstration d'une vigilance absolue et d'une détermination sans faille», a-t-il déclaré, soulignant que la France continuerait à frapper les «repaires» de l'EI en Syrie et en Irak.
Le directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar, s'était dit récemment «persuadé» que Daech évoluait vers de nouveaux modes opératoires, notamment des véhicules piégés et des engins explosifs.
Le dispositif de sécurité «Sentinelle», qui devait passer de 10'000 à 7000 hommes, est finalement maintenu à son plus haut niveau.
Ecoutez la conversation téléphonique à glacer le sang ci-dessous: «Des organes et des corps partout, c'est l'apocalypse»
(dro/nxp/ats)
Risque très élevé
Cette nouvelle attaque intervient dans un contexte de menace terroriste très élevée, en particulier dans les pays, comme la France, intervenant en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique. Il survient moins de deux semaines avant la fin programmée, le 26 juillet, de l'état d'urgence.
Il est a priori le plus important commis en Europe depuis les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et 32 morts le 22 mars 2016 à Bruxelles, commis par le même réseau du groupe Etat islamique, dont une quinzaine de jihadistes sont morts, la plupart en kamikazes. Une vingtaine de membres ou complices présumés sont derrière les barreaux en France et surtout en Belgique.
La France avait déjà basculé dans l'ère de la violence jihadiste les 7, 8 et 9 janvier 2015 lors des attentats contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.