Une mannequin détiendrait la clé du meurtre

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RussieUne mannequin détiendrait la clé du meurtre

Un top-modèle ukrainien de 23 ans se trouvait avec l'opposant russe Boris Nemtsov au moment de l'assassinat. Son témoignage recueilli par les enquêteurs apparaît crucial.

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Anna Duritskaya détient-elle la clé pour identifier les assassins de l'opposant russe tué par balles à Moscou vendredi soir? Cette jeune femme de 23 ans, top-modèle de profession, marchait aux bras de Boris Nemtsov au moment du drame. Le couple rentrait d'un restaurant situé sur la place Rouge. Mme Duritskaya, qui n'a pas été blessée dans l'attaque, a été interrogée par la police pendant plusieurs heures et libérée à 5h du matin samedi. Elle a raconté aux enquêteurs avoir vu un homme sortir du souterrain puis foncer sur l'opposant et tirer plusieurs balles sur lui. Après son forfait, l'assaillant a sauté dans une voiture blanche sans plaques d'immatriculation, qui l'attendait.

Selon le «Daily Mail», des proches du couple étaient très inquiets car ils craignent que les autorités russes cherchent à impliquer le mannequin dans l'assassinat. «Elle a été victime d'insinuations épouvantables», témoigne ainsi un ami de Nemtsov sous couvert de l'anonymat. Plusieurs sources pro-Kremlin ont également fait savoir que le «rôle» de la jeune femme devait être «clarifié». Certains médias estiment qu'Anna Duritskaya pourrait avoir été utilisée à son insu par les tueurs, sans préciser de quelle manière.

Un avortement en Suisse

Selon une source de la police russe, la jeune femme entretenait «une relation amoureuse personnelle et très étroite» avec le politicien assassiné. Le couple se fréquentant depuis quatre ans, Anna Duritskaya n'avait donc que 19 ans lors de leur première rencontre. La vie privée de Boris Nemtsov était relativement compliquée. L'homme marié et père de deux enfants avec sa femme Raisa avait également eu trois autres enfants avec une vedette de la télévision russe et son ancienne secrétaire sans jamais avoir divorcé de sa première femme.

La mère de la jeune ukrainienne, Inna Duritskaya, a parlé à sa fille au téléphone juste après le drame: «Elle pleurait et répétait que Boris avait été tué.» Mme Duritskaya confirme également les rumeurs selon lesquelles sa fille avait avorté dernièrement. En décembre 2013, la jeune femme était enceinte. A l'époque, Boris Nemtsov avait payé le voyage en Suisse et l'intervention dans une clinique zurichoise. La rumeur de cet avortement avait été lancée dès vendredi par des médias pro-Poutine qui assuraient que le couple avait eu une dispute à ce propos.

Washington veut une enquête «crédible»

Les Etats-Unis veulent une enquête «crédible» sur les circonstances et les éventuels commanditaires de l'assassinat de l'opposant russe Boris Nemtsov, a déclaré dimanche le secrétaire d'Etat américain John Kerry. «Nous espérons que les autorités vont (...) mener l'enquête crédible et transparente qui permettra de savoir qui est derrière (le meurtre) et qui l'a commis», a dit M. Kerry, sur l'émission «This Week» de la chaîne ABC.

Une impression de «déjà-vu»

La veuve d'Alexandre Litvinenko, ex-agent des services secrets russes mort empoisonné à Londres en 2006, a affirmé dimanche avoir une impression de «déjà-vu» après le meurtre de l'opposant russe Boris Nemtsov, dont elle rejette la responsabilité politique sur le président russe Vladimir Poutine. Marina Litvinenko, qui accuse M. Poutine d'avoir fait assassiner son mari, a qualifié le meurtre de M. Nemtsov en plein centre de Moscou vendredi soir de «nouvelle absolument dévastatrice». «J'ai eu une impression de déjà-vu. Bien sûr, la méthode pour tuer n'était pas la même, mais le but reste de montrer que celui qui dira quelque chose contre nous sera tué», a déclaré Mme Litvinenko à BBC Radio.

(cga)

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