«James Bond» a heurté le sol à 200-250 km/h

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Trient (VS)«James Bond» a heurté le sol à 200-250 km/h

Le cascadeur qui avait sauté en parachute déguisé en James Bond lors de la cérémonie des JO de Londres, en 2012, s'est écrasé sur une crête dans la région de Trient, en Valais, mercredi.

Deux hommes, faisant partie d'un groupe d'adeptes du «wingsuit», sport extrême consistant à sauter dans le vide avec une combinaison en forme d'ailes, se sont élancés mercredi vers 11h00 depuis un hélicoptère à une altitude de 3300 mètres, selon la police valaisanne. Ils ont volé en restant proches du relief et voulaient se poser au hameau Le Peuty, à proximité de Trient.

Durant ce vol, l'un des deux hommes, Mark Sutton, un ancien officier de l'armée, avait été la doublure de Daniel Craig dans l'une des séquences les plus marquantes de la cérémonie d'ouverture des JO, associé à un autre cascadeur déguisé en reine Elizabeth II, a fait une chute mortelle avant l'ouverture de son parachute, après avoir percuté une ligne de crête. «L'enquête est en cours, on peut imaginer que le malheureux a choisi une trajectoire trop proche du sol, avec un choc à 200 ou 250 km/h, il a été tué sur le coup», a indiqué un porte-parole de la police valaisanne.

Pas une tête brûlée

Selon un collègue de Mark Sutton, l'homme était «tout sauf une tête brûlée». Interrogé par l'AFP, le Français Roch Malnuit a ajouté qu'il était «une figure reconnue dans le milieu», «quelqu'un de très réfléchi qui faisait partie des meilleurs de sa discipline».

«C'est un sport impressionnant certes, mais nous ne sommes pas des fous furieux, nous disposons de GPS et de laser pour mesurer la distance à laquelle nous devons déclencher notre parachute», a encore expliqué le Français.

Le groupe dont faisait partie Mark Sutton est basé à Chamonix (F) et composé d'une vingtaine d'adeptes, considérés comme étant les meilleurs au monde de cette discipline. Le groupe avait été invité par EpicTV, un service média en ligne spécialisé dans les sports extrêmes.

Gary Connery, le cascadeur qui était déguisé en reine Elizabeth lors de la cérémonie des JO, a rendu hommage jeudi dans le tabloïd britannique «The Sun» à Mark Sutton, un ami «formidable», «intelligent et drôle».

Inventé par un Français

Le wingsuit est un sport extrême inventé par un Français, Patrick de Gayardon (1960-1998), en 1994. L'homme est décédé en 1998, lors d'un incident survenu à l'ouverture de son parachute, équipement indispensable pour un saut en wingsuit. Patrick de Gayardon avait plus de 12'000 sauts à son actif.

Selon la police valaisanne, il n'y a aucune réglementation particulière pour pratiquer ce sport extrême en Suisse. Il faut une licence de parachutiste et ne pas s'aventurer dans les zones où il y a des restrictions de vols, comme celles proches des aéroports.

Chamonix avait interdit l'été dernier le wingsuit à la suite de deux accidents, mais l'a de nouveau autorisé cette année, avec diverses restrictions horaires, pour éviter notamment les collisions avec les parapentistes.

Première victime en Valais

Mark Sutton est la première victime dans le canton du Valais en basejump ou en wingsuit. D'autres régions en Suisse, comme Lauterbrunnen, dans l'Oberland Bernois, sont courues par les amateurs de basejump et de nombreux adeptes y ont péri.

Le basejump est un sport apparenté qui consiste à sauter en parachute à partir d'un point fixe très élevé, et non pas à partir d'un avion ou d'un hélicoptère. Le mot «base» est un acronyme formé à partir des initiales des quatre catégories de points fixes utilisés pour le basejump, soit b pour building, a pour antenna, s pour spans (pont) et e pour earth (falaise).

La fameuse scène du saut de la reine lors de la cérémonie d'ouverture de JO de Londres en 2012:

Mark Sutton lors d'un de ses sauts en «wingsuit»:

(ats)

L'un des meilleurs

Interrogé par l'AFP, le Français Roch Malnuit a ajouté qu'il était «une figure reconnue dans le milieu», «quelqu'un de très réfléchi qui faisait partie des meilleurs de sa discipline».

«C'est un sport impressionnant certes, mais nous ne sommes pas des fous furieux, nous disposons de GPS et de laser pour mesurer la distance à laquelle nous devons déclencher notre parachute», a encore expliqué le Français.

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