Elire des étrangers? L'idée séduit le Grand conseil

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NeuchâtelElire des étrangers? L'idée séduit le Grand conseil

L'éligibilité au niveau cantonal des détenteurs d'un permis C vient de franchir une étape. Le peuple devra probablement trancher.

«Le droit d'éligibilité est un facteur d'intégration important.» Cet argument, c'est celui du conseiller d'Etat neuchâtelois Alain Ribaux. Les députés de son canton aimeraient pouvoir accorder ce droit aux titulaires d'un permis C installés à Neuchâtel depuis au moins cinq ans. Ils ont renvoyé en commission mardi un rapport allant dans ce sens par 64 voix contre 49, rapportent mercredi «L'Express» et «L'Impartial». La gauche a su trouver des alliés auprès de certains libéraux-radicaux pour faire passer son projet. «Un détenteur de permis C n'est pas juste de passage, reprend l'élu. Le droit d'être élu est seulement le corollaire d'un droit qu'il a déjà, celui d'élire.» (ndlr: le canton de Neuchâtel a été pionnier en accordant le droit de vote au niveau cantonal aux étrangers)

Le parti radical est déchiré sur cet objet, entre son aile conservatrice et son aile libérale. Pour la majorité, la naturalisation doit rester de mise. Mais la frange la plus libérale du parti n'est pas de cet avis: «Les idées libérales tendent à donner aux Etats un gouvernement où la souveraineté est donnée par le peuple, a lancé Hugues Scheurer. Le peuple, ce sont bien évidemment les Suisses, mais aussi les étrangers établis. Ils n'en sont pas plus écartés que les femmes autrefois.»

Seule l'UDC s'oppose fermement à ce projet. «L'intégration demande un effort et un engagement qui doit passer par la naturalisation», a insisté Walter Willener, chef de groupe. Au vu de la teneur émotionnelle du débat, le Grand conseil proposera certainement que la population puisse se prononcer lors d'un scrutin, concluent les quotidiens neuchâtelois.

(frb)

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