Brigandage au taserDe 5,5 à 6,5 ans de prison pour les malfrats
Les quatre Slovaques auteurs en mai dernier d'un brigandage particulièrement musclé à Lossy (FR) ont écopé lundi de 5,5 ans à 6,5 ans de prison.

Les malfrats avaient utilisé un Taser.
Le Tribunal pénal de la Sarine a reconnus les quatre hommes coupables de brigandage avec une arme et séquestration. Pour deux d'entre eux, le tribunal a retenu la cruauté. Les deux hommes ont fait usage d'un pistolet à impulsion électrique (Taser) alors que les victimes étaient déjà maîtrisées. La différence de la quotité des peines s'explique aussi par la plus ou moins bonne collaboration des accusés pendant l'enquête.
L'initiateur et cerveau de l'affaire a fait preuve d'une perfidie et d'une sournoiserie particulières, puisque non seulement il a imaginé le brigandage au domicile de son ancienne employeuse mais il a en outre nié son rôle pour charger ses complices, a expliqué en substance le président du tribunal Alain Gautschi en motivant brièvement son jugement.
«Opération commando»
Le tribunal a largement suivi le Ministère public. Il a eu en revanche la main un peu moins lourde au niveau des peines. L'accusation avait requis de 7 à 8 ans de prison pour le quatuor. Le juge Gautschi a en particulier repris à son compte la qualification d'»opération commando» avancée par le substitut du procureur Raphaël Bourquin.
Les quatre hommes âgés de 31 à 32 ans ont planifié leur raid en Slovaquie. Ils n'ont pas hésité à faire 1000 kilomètres pour l'exécuter.
Moment propice
Selon le juge, ils ont agi de manière déterminée, ont attendu le moment propice: que la propriétaire du centre équestre soit seule à la maison avec ses trois enfants, dont deux petits de 4 et 6 ans. Ils ligoté les victimes, les ont bâillonnées avec du ruban adhésif et leur ont administré quelques décharges de Taser.
Ils ont emporté la bande adhésive et un Taser non pour le «au cas où», mais bien pour maîtriser la femme et lui extorquer le code du coffre. Le principal accusé savait que la famille gardait d'importantes sommes en argent liquide.
Arme dangereuse
Les quatre avocats de la défense n'avaient pas vraiment accordé leurs violons. Deux d'entre eux admettaient que le Taser utilisé pouvait être considéré comme une arme; pas les deux autres. Il est vrai que leur clients étaient justement ceux qui avaient fait usage de cet instrument.
Les quatre en revanche contestaient une autre circonstance aggravante: la séquestration et l'enlèvement. Ils plaidaient pour une peine compatible avec le sursis partiel.
Appel téléphonique
L'audience a commencé lundi matin dans un silence de cathédrale par l'audition de l'appel téléphonique lancé par le fils à la police. Le garçon de 14 ans vient de réussir à enlever son bâillon et libérer ses mains. Il ne sait pas encore si les malfrats ont quitté la maison. Ce n'est pas une blague, jure-t-il au policier. Ce dernier lui demande d'être prudent.
L'adolescent va s'assurer de l'état de sa mère. Il peut lui parler, mais pas la libérer. Les malfrats l'ont enfermée à clé et jeté celle-ci. C'est «en direct» que l'assistance du tribunal comprend que la police arrive sur les lieux.
«Quasi héroïque»
«Je vois leurs phares», dit le garçon. Le tout a duré moins de dix minutes. Le juge a souligné le comportement «quasi héroïque» du jeune garçon. C'est largement grâce à lui que les malfrats ont été pincés.
Leur forfait accompli, les quatre hommes sont repartis avec deux enveloppes contenant respectivement environ 50'000 francs et 30'000 euros (40'000 francs). Se rendant compte qu'ils étaient poursuivis, les quatre malfrats ont balancé les francs suisses par la fenêtre de leur voiture (ats)