ScienceL'éradication de la malaria pourrait venir de Fribourg
Grâce à un fonds financier, un chercheur vise à concrétiser la découverte d'un moyen de diagnostiquer la maladie.

Le scientifique (à dr.) a déjà testé sa technique au Brésil.
Alessandro Della BellaL'appareil se veut rapide, simple d'utilisation et bon marché. A terme, un peu de sang prélevé mélangé à un liquide pourrait confirmer, à l'œil nu, une infection au paludisme, même faible et sans symptôme. «Le test aboutirait à une coloration laiteuse dans un liquide transparent», détaille Jonas Pollard, chercheur à l'Institut Adolphe Merkle, rattaché à l'Université de Fribourg.
Grâce à un financement de 130'000 fr. du programme «Bridge» (lire encadré), une première version du dispositif a pu être testée en février à Porto Velho, en Amazonie. «L'expérience nous a montré qu'il fallait encore des améliorations. Un nouveau voyage au Brésil est prévu en octobre», ajoute le chercheur de 29 ans.
Faire disparaître la malaria
Car un diagnostic précoce est un des moyens pour aboutir à une éradication complète de la maladie. En 2016, plus de 200 millions de cas de paludisme ont été recensés dans le monde par l'Organisation mondiale de la santé, dont 400'000 se sont avérés mortels. «La force de notre nouveauté, c'est qu'elle permet de détecter la maladie chez ceux qui ne présentent pas de symptômes mais qui sont tout de même vecteurs de transmission», selon Jonas Pollard, qui ambitionne de créer une start-up et de trouver des premiers clients pour distribuer le produit.
Ce serait une pierre à l'édifice de la lutte contre la malaria, associée aux recherches de vaccins, médicaments et pesticides. L'objectif s'avère d'autant plus important que le nombre de cas est à nouveau en hausse.
«Bridge», un pont pour l'innovation
De nombreux doctorants ne parviennent pas à concrétiser leurs découvertes une fois leurs études finies, faute de moyens. Le programme «Bridge», proposé par le Fonds national suisse et Innosuisse depuis 2016, peut leur octroyer un financement, afin d'éviter que leurs recherches ne tombent dans «la vallée de la mort des bonnes idées qui ne se réalisent jamais», selon une autre bénéficiaire de «Bridge». Corollaire, celui-ci semble victime de son succès.