Privés de chien à cause de leur venue en Valais

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SuissePrivés de chien à cause de leur venue en Valais

Deux familles ne peuvent pas garder leur animal après leur déménagement. La race de leur compagnon est sur liste noire.

Joël Espi
par
Joël Espi
Le couple devra se séparer de l'un de ses chiens.

Le couple devra se séparer de l'un de ses chiens.

«Floyd et Thao sont désorientés et ne mangent plus.» Propriétaire de deux chiens désormais séparés, Marie-Laure Monnin est désespérée. Il y a une semaine, elle a dû envoyer son doberman dans un refuge en France, son pays d'origine. La raison? Cette race est interdite en Valais.

«Les chiens avaient été vaccinés, pucés et disposaient d'un passeport», explique l'habitante de Crans-Montana, qui a déménagé avec son mari en 2012. C'est au moment d'enregistrer Floyd à la commune que le doberman a été dénoncé au vétérinaire cantonal. Après des mois de négociations, un délai a été fixé au 15 mars pour s'en séparer. Les Monnin se défendent désormais sur Facebook. Ils vont aussi lancer une pétition et écrire au Conseil d'Etat.

Laurence Le Labourier vit la même situation. Après avoir vécu plusieurs années à Blonay (VD), elle a déménagé en Valais, en janvier. «J'ai reçu une lettre du vétérinaire cantonal qui m'obligeait à placer Guess, mon mastiff, ailleurs avant le 4 avril», explique-t-elle. Au moment de changer de domicile, elle ne s'était doutée de rien; son animal était toléré dans le canton de Vaud.

Dans les deux cas, le vétérinaire cantonal valaisan se borne à suivre la loi. Dans un courrier, il explique que «selon la législation en vigueur, il n'est pas possible d'importer définitivement des chiens de races interdites sur le territoire cantonal».

Cafouillage en Suisse romande

Neuf cantons ont dressé une liste de chiens interdits, principalement en Suisse romande. Les races répertoriées sont à chaque fois différentes. Si le Valais compte douze types indésirables depuis 2006, Genève en a listé quinze. Vaud ne dispose pas d’interdiction, mais de mesures contraignantes pour les maîtres. Selon «Migros Magazine», le Valais a consenti neuf exceptions pour des toutous interdits. L’animal avait à chaque fois été examiné. Ce qui n’a pas été le cas pour Floyd ni pour Guess.

Les connaisseurs trouvent le système injuste

Les spécialistes condamnent ces décisions, prises coup sur coup. «C’est complètement arbitraire!» tonne Alain Roes, éducateur de chiens depuis 40 ans, dont 20 en Valais. Comme d’autres amoureux des toutous, il offrirait au moins la possibilité de suivre des cours de dressage avancé pour les bêtes qui pas¬seraient la frontière valaisanne. Il estime aussi que les proprié­taires sont mal informés. Vétérinaire comportementaliste, Colette Pillonel trouve le système de liste inadéquat. «C’est juste une volonté politique sans fondement scientifique», déplore-t-elle.

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