EcologieRomands cancres du tri des bouteilles en PET
Des tonnes de déchets collectés finissent à l'incinérateur au lieu d'être recyclés. Des communes perdent de l'argent dans la manœuvre.

Les bennes de Nyon (VD) destinées au PET ont récolté toute sorte de déchets non désirés.
Ville de Nyon (VDLes centres de tri non surveillés sont voués à l'échec, d'après les entreprises de recyclage. Trop indisciplinés, les citoyens ont en effet tendance à y jeter des déchets inappropriés. Pourtant, «Genève et Nyon (VD) s'acharnent avec les écopoints», regrette Marco Mancini, responsable romand de l'association PET Recycling, chargée du recyclage en Suisse. La ville vaudoise annonçait mercredi être forcée d'incinérer le contenu de ses bennes destinées au PET, trop mal triées. Cela est aussi arrivé à Genève, dont le taux de déchets non désirés navigue entre 20% et 30%, comme à Nyon, révèle le directeur général de Sogetri, responsable de la collecte au bout du lac.
Au-dessus de 10%, les communes ne touchent plus d'argent de PET Recycling (encadré), obligée d'incinérer ou de trier à nouveau. La perte financière a poussé la plupart des localités romandes à faire machine arrière. «Lausanne, Vevey ou Delémont ont essayé la collecte en écopoint mais ont arrêté ces dernières années», indique Marco Mancini. Il précise que l'association «a toujours conseillé aux autorités de privilégier les déchetteries ou la récolte en magasin».
Contactée, la Ville de Genève renvoie au Canton qui dit se fier à Sogetri. Nyon précise ne pas vouloir ôter une prestation fournie depuis 15 ans. «Mais s'il n'y a pas d'amélioration cette année, nous risquons de la supprimer», rapporte Güner Sengul Juranville, adjointe au secteur Environnement.
Quand le tri paie
Quand le tri paie
L'association PET Recycling est chargée de la transformation du PET de l'ensemble de la Suisse. Dans chaque canton, une entreprise est mandatée pour collecter les bouteilles. PET Recycling dédommage à la tonne les communes qui paient le transport si plus de 90% des déchets sont appropriés. Nyon précise ainsi qu'acheminer le plastique lui coûte 37000 fr. par an, contre en principe 20000 fr. de rétrocession. Cette année, elle n'obtiendra donc aucune compensation.