Boncourt (JU)Une localité frontalière crie son ras-le-bol des voleurs
La vague de cambriolages se poursuit avec l'attaque d'une banque, mercredi. Exaspéré, le maire envisage d'engager des agents privés.

Les 1250 habitants de Boncourt ont découvert une nouvelle scène de crime, hier matin. Durant la nuit, des inconnus se sont introduits dans la Banque Cantonale du Jura.
A l'aide d'une meuleuse, ils ont forcé le coffre du bancomat avant de s'enfuir avec l'argent. Durant le week-end de Pâques, c'est l'office postal qui avait été attaqué par des malfrats équipés d'un camion-grue. Et en décembre dernier, la Banque Raiffeisen avait été la cible de deux tentatives de cambriolage.
Pour le maire de Boncourt, André Goffinet, c'en est trop: «Ça commence à bien faire, il y a un ras-le-bol... Les gens ont peur: il y a aussi eu des cambriolages dans des logements individuels.» Selon lui, la proximité immédiate de son village avec le territoire français explique en grande partie cette situation: «C'est l'effet frontière, ça c'est sûr!»
Quand bien même il reconnaît que
la police et les douaniers marquent une présence accrue sur le terrain, il semble que cela ne soit pas suffisant. «La seule solution, dit-il, ce serait de louer les services d'une entreprise de sécurité privée.» Cette éventualité sera évoquée lors de la prochaine séance de l'Exécutif.
A Alle (JU), à une quinzaine de kilomètres de là, c'est l'option qu'ont choisie les autorités après les violentes attaques qui ont frappé la commune entre 2013 et 2014. Tout en restant prudent, le maire, Stéphane Babey, reconnaît que la situation s'est calmée depuis environ six mois. Il y un mois, dans la zone industrielle, une voiture a pris la fuite à l'arrivée des agents Protectas.
Casses en série à deux pas de la douane
La possibilité de fuir rapidement le pays après un casse semble un facteur de première importance pour les malfrats. Preuve en est la multiplication des crimes commis dans des localités frontalières ces dernières années. Thônex (GE) en a notamment fait les frais avec des attaques très violentes à l'arme de guerre en 2010 et 2013. A Chavannes-de-Bogis (VD), la Poste et la Raiffeisen avaient aussi été la cible de braqueurs. Lassée, la banque avait fini par fermer sa succursale.