NouveautéUn capteur de glycémie sans prise de sang
Pour éviter aux prématurés un contrôle de la glycémie trop perturbant pour leur organisme, un nouvel appareil pourrait prochainement être mis sur le marché.

Une vue de la tête du détecteur de glycémie.
L'Empa et l'Hôpital universitaire de Zurich ont développé un capteur qui mesure le taux de sucre sanguin par contact avec la peau. Il ne nécessite aucune prise de sang, même pas pour son calibrage. Dans un premier temps, le «Glucolight» devrait être utilisé chez les prématurés.
En Suisse, un enfant sur douze naît prématurément. S'il se produit chez ces prématurés une baisse du taux de sucre sanguin (hypoglycémie) qui dure plus d'une heure, celle-ci peut provoquer une perturbation de leur développement cérébral.
Afin d'éviter cela, il est nécessaire de mesurer à intervalles réguliers leur taux de sucre. Or des prises de sang répétées durant des heures ne sont pas possibles, car elles provoquent une perte de sang et un stress trop importants.
C'est notamment pourquoi, dans un projet financé par le Fonds national suisse, l'Empa (Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche) et l'Hôpital universitaire de Zurich ont développé le capteur «Glucolight» qui mesure le taux de sucre à travers la peau.
Il existe déjà des capteurs cutanés mais ceux-ci doivent être calibrés avant leur utilisation. Pour cela, il est nécessaire de connaître la perméabilité de la peau et une prise de sang doit être effectuée.
Plusieurs composants
«Glucolight» évite toute prise de sang aux prématurés et permet simultanément un contrôle permanent de leur taux de glucose sanguin. Ce capteur comporte plusieurs composants: une tête de mesure par microdialyse qui comprend une membrane développée par l«Empa, des sources de lumière, une pompe et une puce microfluidique développée par l'Hôpital universitaire de Zurich.
La tête de mesure d'un diamètre d«environ trois centimètres est collée sur la peau du nourrisson et elle est ensuite irradiée avec de la lumière visible. Quelques molécules de glucose diffusent alors de la peau à travers la membrane.
Derrière la membrane, le glucose est mélangé avec un liquide et pompé à travers le chip microfluidique avec une adjonction d«enzymes qui déclenchent une réaction. Cette réaction provoque une fluorescence qui est mesurée par le fluoromètre et l'ordinateur mesure à partir de cette valeur la concentration de glucose.
La procédure est ensuite répétée en éclairage ultraviolet. C'est à partir de ces deux valeurs différentes que l'ordinateur calcule la glycémie du prématuré.
Demande de brevet
A la mi-2014, les chercheurs ont déposé une demande de brevet. Les premières études cliniques à l'Hôpital universitaire de Zurich sont prévues pour le cours de l'année 2015. Il pourrait toutefois se passer encore quelques années d'ici à ce que le «Glucolight» soit utilisé de manière standard.
Actuellement l'Empa et l'Hôpital universitaire de Zurich sont en tractation avec des partenaires pour la fabrication industrielle de ce capteur. Le «Glucolight» pourrait aussi s'utiliser dans d'autres domaines, par exemple pour les diabétiques, note encore l'Empa dans un communiqué. (ats)