Zurich«Il a été littéralement battu à mort»
Un retraité est décédé 10 jours après s'être fait voler et attaquer chez lui, en 2012 à Aeugst am Albis (ZH). Ses agresseurs ont écopé mercredi en appel de 15, 14 et 3,5 ans de prison.
En regardant les trois jeunes hommes, posés mardi sur le banc des accusés du Tribunal cantonal zurichois, on a de la peine à croire ce qu'on leur reproche, écrit «20 Minuten». Selon le procureur, les prévenus à l'allure juvénile ont commis «un des brigandages mortels le plus brutal» qu'il ait vu au cours de sa carrière, longue de 25 ans. Voilà pourquoi il a demandé mardi des peines plus lourdes que celles prononcées en 2014 par le Tribunal de district de d'Affoltern.
En mai 2012, deux des accusés, J. et N., alors âgés de 20 et 18 ans, ont attaqué un retraité de 85 ans à son domicile d'Aeugst am Albis. Aidés par deux mineurs, qui ont déjà été condamnés dans deux procédures séparées, ils s'étaient rendus chez l'octogénaire en sachant qu'il y gardait sa rente AVS en liquide. Les quatre jeunes s'étaient rués sur le senior et lui avait passé un sac en plastique noir sur la tête avant de le jeter par terre. Les agresseurs s'étaient ensuite enfuis avec un butin de 650 francs. Somme qu'ils ont partagée entre eux.
Près de sept semaines plus tard, soit le 5 juillet 2012, N. a convaincu son ami T., le troisième accusé, de voler une nouvelle fois le retraité. N., T., J. ainsi qu'un autre jeune homme se sont donc rendus une nouvelle fois chez l'octogénaire. Cette fois-ci, ils l'ont non seulement poussé par terre, mais également frappé alors qu'il était déjà au sol. Pris en flagrant délit par un voisin, les quatre jeunes gens s'étaient enfuis précipitamment. Leur victime est décédée d'une crise cardiaque dix jours après les faits.
En première instance, le tribunal de district d'Affoltern avait condamné J. et N. à 13 ans de prison pour meurtre et brigandage. T., qui n'avait participé qu'à une seule des agressions, avait quant à lui écopé de 39 mois de prison ferme. Le Ministère public avait de son côté fait appel contre ce jugement, estimant que les peines prononcées étaient trop légères. Il a demandé mardi une peine privative de liberté de 18,5 ans pour les trois prévenus. «Le retraité a été littéralement battu à mort», a dénoncé le procureur mardi devant la Cour. Selon lui, T. est tout autant fautif que ses deux complices.
Pour finir, la Cour a condamné J. à 15 ans et N. à 14 ans de prison. Quant à T., il a écopé de 3,5 ans.