«Les gros ne doivent pas se sentir coupables»

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Etude«Les gros ne doivent pas se sentir coupables»

Un chercheur de l'Université de Lausanne prétend que l'obésité n'est pas forcément malsaine. Des experts appellent les milieux de la prévention à adapter leurs campagnes contre le surpoids.

Deborah Sutter/Olivia Fuchs
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Deborah Sutter/Olivia Fuchs
Mieux avoir quelques kilos en trop que d'être trop mince, selon une étude.

Mieux avoir quelques kilos en trop que d'être trop mince, selon une étude.

L'obésité est communément considérée comme cause majeure de maladies. Mais une récente étude de l'Université de Lübeck (All), à laquelle a participé un chercheur de l'Université de Lausanne, démontre tout le contraire. «Être en léger surpoids, soit avoir un indice de masse corporelle allant jusqu'à 30, est bien plus sain que d'être trop mince», confirme le chercheur Luc Pellerin. Selon lui, une obésité légère permet de rallonger l'espérance de vie et d'être plus résistant au stress. «Cela va à l'encontre de tout ce qui a été dit jusqu'à présent. Perdre du poids n'est pas forcément synonyme d'une meilleure santé», ajoute Luc Pellerin.

A la lumière de ces nouveaux résultats, il exige une adaptation des efforts de prévention de la Confédération. «Les gros ne doivent pas se sentir coupables. Il faut arrêter de vouloir mettre tout le monde dans le même moule», affirme le chercheur vaudois. Il dénonce, entre autres, certains spots publicitaires dans lesquels on troque un hamburger contre une pomme. Beda Stadler, immunologue à l'Hôpital de l'Ile à Berne, trouve également que certaines campagnes de prévention sont exagérées: «Cette étude donne enfin raison aux gros et déstabilise les minces.»

Roland Stähli, de l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Zurich, relativise et défend les stratégies de prévention existantes: «On ne dit pas qu'il faut être le plus mince possible. Mais, pour prévenir l'obésité, il est nécessaire de stabiliser le surpoids le plus rapidement possible.»

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