«Plan Maghreb» présenté aux cantons

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Migration«Plan Maghreb» présenté aux cantons

Le projet-pilote du canton de Genève, qui propose d'offrir une formation aux délinquants maghrébins pour encourager leur retour au pays, a reçu l'approbation de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.

Selon Isabelle Rochat, «la délinquance de rue n'est plus supportable pour la population genevoise»

Selon Isabelle Rochat, «la délinquance de rue n'est plus supportable pour la population genevoise»

Pour encourager le retour volontaire des ressortissants maghrébins multirécidivistes, les cantons pourraient leur financer une formation professionnelle dans leur pays. Un «plan Maghreb», projet pilote élaboré par le canton de Genève, veut faire des émules en Suisse.

La conseillère d'Etat, Isabel Rochat, avait exposé ce projet en novembre 2011 à la Commission des finances du Grand Conseil genevois et à la police cantonale. Selon la chef du département de la sécurité, de la police et de l'environnement, chaque jour de détention coûte 400 à 450 francs, alors qu'une aide à la réinsertion professionnelle s'élève à 4000 francs maximum.

Les ressortissants maghrébins reçoivent 1000 francs lorsqu'ils sont dans l'avion qui les ramène dans leur pays, a détaillé la ministre cantonale en charge de la sécurité. A leur arrivée, cette somme est utilisée pour leur formation. Une fois qu'une organisation non gouvernementale sur place a validé la viabilité du projet, ces personnes reçoivent encore 3000 francs au maximum.

Pas avec l'argent du contribuable

Selon Mme Rochat, un certain nombre de renvois a été réalisé. Les ressortissants maghrébins ne sont pas revenus. Seuls les multirécidivistes présents à Genève depuis des années peuvent bénéficier d'une telle mesure, a encore dit la conseillère d'Etat, interrogée sur l'attrait que pourrait susciter un tel projet.

«C'est un palliatif en attendant la signature des accords de réadmission» et en raison de la surpopulation carcérale, a-t-elle insisté. «La délinquance de rue n'est plus supportable pour la population genevoise».

Et de préciser que le projet est financé par un fonds alimenté par les recettes de la police. «Pas question d'utiliser un franc des contribuables».

Présenté aux cantons

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga cautionne ce projet. Jeudi, le directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) Mario Gattiker l'a présenté aux directeurs cantonaux de justice et police. «Il veut construire un modèle qui sera appliqué à d'autres cantons», selon Isabel Rochat.

Entre 2008 et 2011, 1060 petits criminels Tunisiens, Marocains, Egyptiens et Algériens ou affirmant venir de Libye, d'Irak ou de Palestine ont été recensés dans le canton de Genève, selon les statistiques publiées lundi.

Mercredi à Berne, la Suisse a paraphé un accord de réadmission avec la Tunisie. Le texte fixe notamment «les fondements de l'encouragement au retour volontaire et les modalités des renvois forcés dans le pays d'origine». Cet accord est le premier avec un Etat d'Afrique du Nord. (ats)

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