Chaîne du Bonheur«Toni Brunner insulte des milliers de donateurs»
Le président de l'UDC a critiqué mercredi la Chaîne du Bonheur dans la presse romande. Des propos qualifiés d'insoutenables par le directeur de la fondation humanitaire.
«Je n'ai rien donné! J'ai de la peine avec la politique organisée de la pitié.» Toni Brunner n'a pas mâché ses mots, mercredi, en répondant aux questions des lecteurs du «Matin», «24 Heures» et la «Tribune de Genève». A la question de savoir s'il avait donné de l'argent pour les réfugiés syriens dans le cadre de la récente collecte de la Chaîne du Bonheur, le président de l'UDC a affirmé qu'il préférait donner son argent à des organisations de bienfaisance, sans préciser lesquelles.
La réaction de la Chaîne du Bonheur ne s'est pas fait attendre très longtemps. Jeudi en début d'après-midi, son directeur Tony Burgener a publié le texte suivant sur Facebook: «Toni Brunner insulte des milliers de donateurs, des centaines de bénévoles, toutes les grandes organisations d'entraide suisses et tous ceux dans le besoin. Les victimes de catastrophes naturelles et de guerre méritent notre solidarité. M. Brunner manque de décence et de respect.»
Tony Burgener a précisé à «20 minutes» qu'il s'est senti obligé de réagir sur les réseaux sociaux. «Ne serait-ce que par rapport à nos nombreux donateurs et bénévoles. Je ne sais pas pourquoi monsieur Brunner a dit cela et je n'ai pas non plus eu de retour de sa part.» Et d'ajouter: «Toni Brunner confond pitié et solidarité, deux notions qui ne veulent pas du tout dire la même chose. La pitié c'est ce que les réfugiés ont le moins besoin actuellement.»
Contacté, Toni Brunner n'a pas encore répondu à nos sollicitations.
Déjà plus de 13 millions de francs récoltés
Jusqu'à présent, la Chaîne du Bonheur a déjà pu rassembler près de 13 millions de francs. «Nous atteindrons probablement les 20 millions de francs. Nous n'avons plus eu autant de soutien depuis 1999 où il s'agissait de soutenir le Kosovo. Environ 80% de cet argent ira dans les pays limitrophes de la Syrie. L'argent sera investi dans des projets concrets sur place. Le reste de l'argent servira à apporter de l'aide sur la route des Balkans», précise le directeur de l'organisation Tony Burgener.