Le chef du Renseignement fait sa propagande

Actualisé

Votations 25 septembreLe chef du Renseignement fait sa propagande

Markus Seiler a distribué un flyer à ses collègues du PLR en vue de la votation sur la nouvelle loi sur le renseignement. Ses opposants lui reprochent d'omettre des faits importants.

cht/nxp
par
cht/nxp
Markus Seiler est sous le feu des critiques.

Markus Seiler est sous le feu des critiques.

photo: Keystone

Le 25 septembre, les Suisses devront se rendre aux urnes pour se prononcer sur la nouvelle loi sur le renseignement (LRens). Le texte met à disposition du Service de renseignement de la Confédération (SRC) un nouvel arsenal de mesures telles que la surveillance des communications comme le téléphone ou les emails (déjà possible mais dans de très rares cas), l'observation de lieux privés et la perquisition des systèmes informatiques. Du coup, son directeur Markus Seiler monte au front tous azimuts auprès de ses pairs, le PLR, pour mieux faire passer le message.

Selon le Blick, le chef du SRC, habituellement discret, aurait envoyé un flyer en format carte postale à toute la fraction du PLR du Parlement pour y faire la promotion de la nouvelle loi. Il y énumère sept messages spécifiques que les députés doivent faire passer auprès de la population. Argument principal: la LRens apportera davantage de sécurité à la Suisse alors que les menaces auxquelles doit faire face notre pays sont toujours plus complexes. Hic: nulle part, il n'est fait mention des critiques des opposants.

Pas de liberté de vote

Ce qui fait bondir le Vert Balthasar Glaettli: «de toute évidence, le SRC ne respecte pas la liberté de vote», s'énerve-t-il. Avant de lancer une pique: «apparemment, Markus Seiler craint que les députés PLR ne se mouillent pas assez pour la nouvelle loi.» Le Vert relève cependant que les agences fédérales doivent informer de manière neutre les citoyens. Or le flyer cache des faits importants, selon lui, notamment en ce qui concerne la surveillance de la messagerie électronique. «Comment le SRC va-t-il pouvoir savoir que deux Suisses avec des adresses gmail communiquent entre eux? Il n'a jamais pu l'expliquer», souligne-t-il.

Le chef des Jeunes socialistes, Fabian Molina, dont le parti a lancé le référendum contre cette loi, n'est également pas content. «Que le SRC s'immisce ainsi dans la campagne en faveur de cette loi, est un scandale», tonne-t-il. «Cela montre que tous les moyens sont bons pour abolir la vie privée de la population». Il se montre clair: «le SRC n'a pas à se mêler de cette campagne. »

Le SRC s'est défendu de faire de la propagande. «Nous réalisons des dépliants parce que nous recevons de plus en plus de questions complexes de la part de journalistes, citoyens et politiciens», justifie sa porte-parle Isabelle Graber. «Nous ne sommes pas nerveux par rapport à la votation de septembre. Au contraire. »

Ton opinion