Sueurs froides dans une vallée bernoise

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Glacier menaçantSueurs froides dans une vallée bernoise

Grand comme douze terrains de foot, un pan du Giesengletscher, à Lauterbrunnen (BE), pourrait s'effondrer sur une vallée de l'Oberland bernois.

Andy D. Veraguth/frs
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Andy D. Veraguth/frs
Une importante masse de glace risque de se détacher.

Une importante masse de glace risque de se détacher.

Juché à 2800 m d'altitude, en dessous de la face nord de la Jungfrau, un glacier donne actuellement des cheveux blancs aux autorités bernoises. Voilà un mois, une crevasse gigantesque a été repérée sur le Giesengletscher. En cas de rupture, la vallée de Lauterbrunnen pourrait être inondée, explique le «SonntagsBlick».

Alors que personne ne peut dire quand ces blocs pourraient chuter, une cellule de crise a été formée. Une des premières mesures a été d'interdire l'accès aux chemins de randonnée proches du glacier. De l'avis de Martin Funk, glaciologue de l'EPFZ, «le recul du glacier l'a rendu imprévisible, l'eau qui s'écoule en dessous a rendu la roche aussi glissante qu'une patinoire».

Plusieurs millions de mètres cubes

Son collègue de l'Université de Zurich, le professeur Wilfried Haeberli, parle de plusieurs millions de mètres cubes de glace qui pourraient s'effondrer. Selon les spécialistes, un tel événement se produit environ tous les trois cents ans. L'une des pires craintes des experts serait qu'un lac se forme dans la crevasse et que ce barrage naturel cède d'un coup, précipitant la glace dans le vide.

Forte vague dans la vallée

Ce cas de figure entraînerait «une forte vague dans la vallée de Lauterbrunnen», estime le Pr Haeberli. Selon lui, ce genre de rupture dans les glaciers est pourtant chose courante en cette période de l'année.

Il espère que le retour du froid pourra stabiliser la situation, au moins pour quelques mois.

La pire diminution depuis huit ans

Les faibles chutes de neige de l’hiver dernier ont fait perdre à certains glaciers alpins jusqu’à 7% de leur volume, rapporte l’Institut autrichien de météorologie. Cet été vit le plus fort rétrécissement depuis la canicule de 2003. Sauf que cette année, la chaleur n’est pas en cause. Sur le sommet du Hoher onnblick, à 3000 m d’altitude, on a mesuré seulement les deux tiers du niveau de neige habituellement atteint. Du jamais-vu en 80 ans.

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