SécuritéLa Suisse veut être prête à affronter le terrorisme
Les dangers qui menacent la Suisse sont plus complexes, plus fortement interconnectés et plus opaques qu'auparavant.

Le terrorisme: le Conseil fédéral présente sa stratégie dans un rapport pour sécuriser le pays.
photo: Kein Anbieter/DR/Photo d'illustrationDans un rapport adopté mercredi, le Conseil fédéral expose comment répondre à la nouvelle menace. Le défi est grand mais aucune révolution n'est prévue.
Le rapport analyse les tendances globales. Il évoque notamment la détérioration durable des relations entre la Russie et l'Occident, l'aggravation de la menace provenant du terrorisme islamique ainsi que l'ampleur des activités illégales et des abus commis dans le cyberespace. Un défi particulier pour la Suisse est la combinaison et l'enchaînement des menaces.
Trois piliers
La stratégie du Conseil fédéral passe par trois concepts clé: coopération, indépendance et engagement. Le rapport souligne que les instruments de la politique de sécurité doivent être adaptés périodiquement afin de répondre aux dangers du moment et à ceux qui se dessinent.
Les principales décisions ont été prises. Rayon service de renseignement, le Conseil fédéral mise sur la nouvelle loi en votation le 25 septembre. Il rappelle que les effectifs ont été renforcés et vont encore l'être. «À l'heure actuelle, il n'est pas nécessaire d'envisager des réformes juridiques dépassant ce cadre».
Rayon armée, le gouvernement met en avant la toute récente réforme qui doit encore être mise en oeuvre. Elle permettra de mieux s'organiser pour faire face aux menaces.
Armement
Des décisions devront toutefois encore être prises ces prochaines années sur un renouvellement des principaux systèmes d'armes (avions de combat, défense aérienne sol-air, artillerie) et de certains pans de la télématique. «Si ce plan peut se concrétiser comme prévu, l'armée sera prête pour le futur».
Une coopération accrue avec d'autres États ou dans un cadre multilatéral est incontournable mais, en parallèle, des efforts sont consentis pour disposer d'une base technologique et industrielle nationale compétitive.
La protection civile doit notamment être optimisée et son profil étendu dans les domaines de la logistique et de la protection ABC. Sa disponibilité opérationnelle, son autonomie et sa mobilité doivent aussi être augmentées.
Police
Côté police, une participation à des instruments disponibles au niveau international est essentielle. Le cas échéant, il s'agira d'utiliser les données des passagers des compagnies aériennes pour lutter contre le terrorisme et d'autres formes de la grande criminalité. Des mesures sont aussi à l'étude pour endiguer et reconnaître les voyages à motivation terroriste.
Il est en outre prévu de renforcer la coopération entre les autorités policières de tous les niveaux par une nouvelle convention administrative. Un nouvel état-major de conduite, dirigé par des professionnels, devrait être créé pour coordonner les travaux lors de grands événements intercantonaux et servir d'interlocuteur central aux autorités policières.
Rayon exportations d'armes, il faudra continuer à prendre en compte des obligations internationales de la Suisse, les principes de sa politique étrangère et des exigences de la défense nationale.
Enfin, il s'agira d'optimiser l'engagement de moyens au sein des douanes et des gardes-frontières. Une harmonisation des formes de coopération avec les cantons s'impose. (nxp/ats)