Nations uniesL'ONU aimerait plus de casques bleus suisses
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon souhaite que la Suisse mette plus de soldats à disposition des Nations unies.

Ban Ki-moon aimerait que la Suisse mette plus de soldats à disposition.
Pour lui, Berne ne doit pas seulement «verser des contributions visant à atteindre les Objectifs du Millénaire» pour le développement (OMD).
M. Ban se félicite de l'envoi par la Suisse d'observateurs militaires en Syrie. Mais la Confédération doit aussi «plus contribuer aux opérations de maintien de la paix», à travers l'envoi de casques bleus, a dit M. Ban dans une interview à la radio alémanique DRS.
Plus généralement, le diplomate sud-coréen a loué le travail de la Confédération au sein de l'ONU. «La Suisse est un petit pays, mais elle est un partenaire fort. Pour cette raison, je travaille très volontiers avec la Suisse pour les grands objectifs des Nations unies», a-t-il affirmé, soulignant l'engagement helvétique en faveur des droits de l'homme et des OMD.
Nombreux postes importants
M. Ban a aussi salué le fait que Berne ait décidé de relever le montant de son aide au développement à 0,7% du Produit intérieur brut (PIB) d'ici 2015. Il a aussi fait l'éloge du siège genevois de l'ONU, des nombreuses agences qu'il abrite, ainsi que du Conseil des droits de l'homme.
Le secrétaire général a en outre souligné que la Suisse a occupé «étonamment beaucoup» de postes importants à l'ONU. Il a cité l'exemple de Joseph Deiss, qui a présidé l'Assemblée générale de l'ONU, de l'ancienne procureure générale du Tribunal spécial pour l'ex-Yougoslavie (TPI) Carla del Ponte et d'Adolf Ogi, conseiller spécial pour le sport au service du développement et de la paix.
Autre personnalité citée: Micheline Calmy-Rey, que Ban Ki-moon avait personnellement nommée au sein d'un groupe de travail chargé de plancher sur la durabilité de l'environnement mondial.
Réforme de l'ONU
M. Ban a par ailleurs relevé qu'il partageait un même objectif avec la Suisse: la réforme de l'ONU et en particulier du Conseil de sécurité. Interrogé sur les chances qu'une réforme aboutisse, il s'est montré impatient: «La question n'est pas de savoir si je suis personnellement optimiste ou pessimiste. Il s'agit de savoir si cette réforme aura finalement lieu», a-t-il dit.
La Suisse et quatre autres petits pays membres du groupe des S-5 (»Small-5») a retiré la semaine dernière un projet de réforme du Conseil de sécurité. Ce texte visait à améliorer les méthodes de travail du Conseil et à accroître la transparence. Il a échoué face à l'opposition des cinq membres permanents (P-5, Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France et Chine). (ats/afp)
Navi Pillay reconduite
La haut-commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, vient de se voir renouveler son mandat de deux ans par l'Assemblée générale de l'ONU, sur fond de critiques de la Syrie qui la juge «hostile».
L'Assemblée des 193 Etats a accordé ce prolongement à l'unanimité, sans vote mais par acclamation, dix jours après que le secrétaire générale de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé son souhait qu'elle reste à ce poste.
La Sud-africaine, âgée de 70 ans, a souvent pris la parole au cours des derniers mois pour appeler à la protection des civils en Libye, en Syrie et dans les autres pays du monde arabe en proie à des soulèvements populaires. Elle est devenue à ce titre un membre important de l'équipe de Ban Ki-moon.
Le prolongement de son mandat intervient au moment où sort un rapport épinglant les autorités syriennes pour les abus commis sur la population, commandé par le Conseil des droits de l'homme. La Syrie ne s'est toutefois pas opposée au maintien de Navi Pillay dans ses fonctions mais un diplomate du pays a dit aux Nations unies que la haut-commissaire avait «adopté une position hostile à l'égard de la Syrie, se basant sur des informations totalement artificielles et des sources douteuses».
Mme Pillay, qui a pris ses fonctions de haut-commissaire aux droits de l'Homme en septembre 2008, a été la première femme à ouvrir un cabinet d'avocats dans sa province d'origine du Natal, en 1967, selon la biographie publiée sur le site du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme. Au cours des années suivantes, elle a entre autres défendu des activistes anti-apartheid, et dénoncé l'usage de la torture.
Devenue juge suppléante à la Cour Suprême à la fin de l'apartheid en 1995, elle est élue la même année juge au Tribunal pénal international pour le Rwanda, où elle sert huit ans, dont quatre comme présidente. En 2003, elle est élue juge à la Cour pénale internationale de La Haye, où elle siège jusqu'en 2008.