Un test de langue pour médecins étrangers?

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BerneUn test de langue pour médecins étrangers?

La Fédération des médecins suisses voudrait que les connaissances en langue des spécialistes de la santé étrangers, souhaitant travailler en Suisse, soient testées au préalable.

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«Des méconnaissances en langue peuvent avoir des impacts négatifs sur la qualité et la sécurité des traitements», estime Jürg Schlup. Le président de la Fédération des médecins suisses (FMH) vient de déposer une demande auprès du ministre de la Santé, Alain Berset, visant à introduire un test de langue pour les médecins étrangers souhaitant travailler en Suisse.

Selon la «SonntagsZeitung», des études internationales ont en effet démontré que les barrières linguistiques augmentaient le risque pour les patients et entraînaient des consultations et des examens parfois inutiles. La revendication de Jürg Schlup, pour qui la communication occupe un rôle central dans la médecine, est d'autant plus importante que le nombre de médecins étrangers ne cesse d'augmenter, note le dominical. En 2013, près d'un spécialiste de la santé sur trois n'était pas de nationalité suisse. En 2010, ils n'étaient «que» un sur quatre à être dans cette situation.

Tests uniquement pour médecins libres

Dans les deux dernières années, la Suisse a accueilli de nombreux médecins venus de Roumanie. Ces personnes arrivent en cinquième position après les Allemands, les Italiens, les Français et les Autrichiens. Selon des statistiques de la FMH, près de 10% des Roumains engagés en Suisse travaillent en tant que psychiatres et psychothérapeutes. Mais de manière générale, les médecins étrangers sont engagés par des hôpitaux suisses. Ils étaient 36% dans cette situation en 2013. Malgré cela, les tests de langue concerneraient uniquement les médecins libres. Contactés par le dominical, les hôpitaux de Bâle, de Genève et de Zurich soulignent qu'ils accordent de l'importance aux connaissances linguistiques de leurs collaborateurs.

En mars, «Le Matin» avait révélé que plusieurs patients avaient été pris en charge aux urgences à Genève par des professionnels ne parlant pas un mot de français. Une personne avait notamment raconté qu'elle avait dû communiquer en langage des signes pour se faire comprendre.

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