SuisseDes UDC veulent stopper le tourisme d'achat
Pour favoriser les achats en Suisse, l'élu UDC Hans Fehr demande à la Confédération que le remboursement de la TVA lors d'achats à l'étranger ne soit plus possible.

Des Suisses se font rembourser la TVA lors de leur passage à la douane allemande.
Chaque semaine c'est le même ballet de voitures aux postes de douane entre la Suisse et l'Allemagne par exemple. L'auto pleine de marchandises et le portemonnaie vide, les propriétaires profitent en plus de la détaxe à l'exportation en récupérant les 19% de TVA allemande. «C'est incroyable le nombre de personnes qui se rendent dans le sud de l'Allemagne» constate le Conseiller national UDC zurichois Hans Fehr dans la «Basler Zeitung».
La fin de la détaxe
Si ce tourisme d'achat prend de l'ampleur, le commerce local en souffre. «C'est un phénomène dangereux» déclare le Conseiller national. Car les commerces locaux paient des impôts et forment des apprentis. Souvent, s'ils sont mis sous pression, c'est la vie de certains villages qui en subit les conséquences.
Il faut que cela change. Hans Fehr a demandé à la Confédération si elle était prête à ne plus rembourser - ou alors que partiellement - la TVA payée à l'étranger. Le tourisme d'achat deviendrait ainsi moins attractif. Normalement, les agrariens sont contre l'interventionnisme de l'état dans le libre marché.«Mais ici, une telle mesure est en accord avec ma conscience», concède l'élu.
Des appuis et des rejets
Son collègue de parti, le Conseiller national bâlois Thomas de Courten l'appuie: «Je me réjouis d'une telle mesure qui renforce le commerce intérieur.» Tout autre son de cloche de la part du Conseiller national UDC bâlois Sebastian Frehner. «Je suis contre toute politique de repli sur soi», déclare-t-il. Un point de vue qui va dans le sens de l'association des commerçants de Bâle qui est contre toute forme de protectionnisme. «Ne plus rembourser la TVA sera prise comme une punition par les clients plutôt qu'une incitation à acheter en Suisse», confie Christoph Buser, directeur de la chambre de commerce de Bâle.
Des appuis et des rejets
La fondation alémanique pour la protection des consommateurs ne suit pas la proposition d'Hans Fehr. «C'est simplement combattre les symptômes», explique Sara Stalder, directrice de la fondation. Contre le tourisme d'achat, il faut que le prix des biens importés en Suisses soit baissé. «Aujourd'hui, tout le monde comprend bien qu'en traversant la frontière, il y a des centaines de francs à économiser. En Suisse on se fait arnaquer.»
Externalisation en Europe
Ems-Chemie, un groupe appartenant au clan Blocher profite des avantages fiscaux de pays européens selon Blick. Depuis le début juillet de cette année une société basée au Luxembourg s'occupe d'affacturage pour Ems-Chemie. Elle est chargée du recouvrement des créances du groupe helvétique et paie ses impôts aux Luxembourg. La directrice d'Ems-Chemie, Magdalena Martullo-Blocher, réfute les accusations de Blick. «Le domicile où l'entreprise est taxée sur le chiffre d'affaires et les bénéfices d'Ems-Chemie ne change pas avec l'affacturage»