Technologie de surveillanceLe SECO porte plainte
Une entreprise informatique zurichoise est soupçonnée de commercer illégalement avec un groupe paramilitaire du Bangladesh.
Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a porté plainte auprès du Ministère public de la Confédération (MPC) pour une possible violation de la loi sur le contrôle des biens.
Selon la «Wochenzeitung» de jeudi, la société zurichoise Neosoft entend livrer une technologie pour la surveillance de téléphones mobiles à une unité controversée au Bangladesh. Ceci sans autorisation d'exporter.
Ni le SECO ni le MPC n'ont donné de détails à l'ats à ce sujet, mais ont confirmé qu'une plainte avait été déposée. Celle-ci est à l'examen, a déclaré la porte-parole du MPC Jeannette Balmer.
«Escadron de la mort»
A la fin août, Neosoft aurait accueilli en Suisse une délégation de l'unité spéciale «Rapid Action Battalion» (RAB) du Bangladesh. Des organisations humanitaires la qualifient d'«escadron de la mort». Des cas de torture sont documentés.
Confirmant des informations du «Tages-Anzeiger», le Département fédéral des affaires étrangères a indiqué à l'ats qu'il a eu connaissance de la visite d'un groupe de personnes du Bangladesh en Suisse.
Ce groupe était invité par des privés et les visas d'entrée ont été délivrés selon la procédure usuelle par l'ambassade de Suisse à Dacca. Pour des raisons de protection de la personnalité et des données, aucun détail supplémentaire ne peut être fourni.
Selon la presse, Neosoft est soupçonnée d'avoir formé la délégation du RAB dans le maniement des technologies de surveillance. Ultérieurement, différents articles d'écoute devaient lui être vendues.
Le commerce de ce type de produits est soumis à l'ordonnance sur le contrôle des biens, qui stipule qu'une autorisation d'exporter du SECO est nécessaire pour chaque pays de destination. Or, selon la presse, ce dernier n'en a pas délivré.
L'entreprise Neosoft, qui bénéficie de la présomption d'innocence, n'était pas joignable jeudi pour une prise de position. (ats)