La loi sur l'énergie a séduit un grand nombre de jeunes

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Votation du 21 maiLa loi sur l'énergie a séduit un grand nombre de jeunes

Les Suisses ont décidé dimanche de renoncer progressivement au nucléaire. Les votants âgés entre 18 et 34 ans ont été particulièrement nombreux à accepter la stratégie énergétique.

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«Ce résultat ouvre une nouvelle page vers un futur énergétique moderne pour la Suisse», a déclaré dimanche devant les médias fédérale Doris Leuthard. La conseillère fédérale a eu de quoi se réjouir car la révision de la loi sur l'énergie (LEne) a été acceptée par 58,2% des votants.

Le sondage postvotation de Tamedia, éditeur de «20 minutes», révèle ce mardi que le texte a avant tout convaincu les jeunes. En effet, 69% des votants âgés entre 18 et 34 ans ont glissé un «oui» dans l'urne. Ce taux s'élève à 56% pour les 35 à 49 ans, à 53% pour les 50 à 64 ans et 56% pour les personnes de plus de 65 ans.

L'enquête montre également que les femmes (62%) ont été sensiblement plus nombreuses que les hommes (54%) à accepter la stratégie énergétique. En revanche, pas de grandes différences ont été constatées selon les lieux de résidence des votants: 60% des personnes vivant en ville ont accepté la stratégie énergétique. Ce taux s'élève également à 60% pour ceux vivant en banlieue et 56% pour ceux vivant à la campagne.

Le politologue Fabio Wasserfallen explique que la votation a révélé un grand clivage droite-gauche. Si 88% des sympathisants du PS et 94% des personnes soutenant les Verts ont accepté la nouvelle loi sur l'énergie, ce taux ne s'élève qu'à 26% pour ceux de l'UDC. Le PLR est le seul parti où le résultat est plutôt mitigé: 53% des libéraux ont glissé un «oui» dans l'urne contre 47% un «non».

64% des personnes ayant participé au sondage seraient prêtes à accepter la construction d'une éolienne, visible depuis leur domicile. 33% s'y opposent.

Autre fait intéressant: 56% des sondés pensent que la consommation en énergie par personne ne pourra pas être réduite de 43% d'ici à 2035 et cela même en cas d'acceptation de la loi.

L'individu ayant le plus convaincu les sympathisants de la LEne est Doris Leuthard (28%). L'UDC a quant à lui été l'acteur le plus convaincant pour ceux ayant rejeté la stratégie énergétique.

Les voitures devront devenir plus propres

La stratégie énergétique 2050 vise un virage modéré vers une Suisse sans atome. Pour y parvenir, la première étape soumise au peuple mise sur une augmentation de la production des énergies vertes à 11'400 gigawatts (GW) d'ici 2035.

La consommation d'énergie annuelle devra être réduite de 43% par rapport à 2000 et celle d'électricité devra baisser de 13%. Les voitures devront devenir plus propres et les bâtiments moins énergivores.

Le coup de pouce à l'injection de courant vert dans le réseau sera remplacé par un système de prime plus proche du marché. Une aide à l'investissement, limitée dans le temps, est prévue pour les projets qui ne peuvent participer à ce programme. Les grands barrages hydrauliques, souffrant des bas prix de l'électricité, bénéficieront aussi d'une aide pécuniaire.

Energies renouvelables plébiscitées

Parmi les sondées, un peu plus de la moitié croit que d'ici 2050, l'entier des besoins énergétiques de la Suisse sera couvert par des énergies renouvelables grâce à des mesures de soutien ou des avancées technologiques. Et seul 36% des personnes ayant répondu au questionnaire imaginent qu'une nouvelle centrale atomique pourrait être construite dans notre pays.

Quelques informations sur le sondage

13'525 personnes ont participé entre le 19 et le 20 mai 2017 au sondage postvotation de Tamedia. Les politologues Lucas Leeman et Fabio Wasserfallen ont pondéré les réponses en fonction de variables démographiques, géographiques et politiques afin de correspondre le plus étroitement possible à la structure de la population suisse. La marge d'erreur est de 2,8%.

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