L'initiative pour le service public convainc

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SuisseL'initiative pour le service public convainc

Les résultats de la deuxième vague de sondage de Tamedia donnent pour l'instant quatre objets sur cinq vainqueurs. Seul le revenu de base inconditionnel serait rejeté.

jbu/dmz
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Si nous avions voté début mai, les patrons de Swisscom, de la Poste et des CFF auraient vécu leur dimanche noir. La deuxième vague du sondage mené sur les site du groupe Tamedia montre que presque six votants sur dix disent oui ou plutôt oui à l'initiative «en faveur du service public». Quelque 30% sont en désaccord et 11% n'ont pas encore pris leur décision.

Lancé par les magazines de consommateurs, le texte veut contraindre les entreprises liées à la Confédération à faire primer un service abordable et de qualité pour le public sur la réalisation de bénéfices. En outre, les managers de ces entreprises ne seraient plus autorisés à gagner plus que le Conseil fédéral, soit environ 500'000 francs par an. Le salaire du directeur des CFF Andreas Meyer, dont le salaire se monte à 1,05 million, réduit de moitié. Et Urs Scheppi (1,8 million) ne gagnerait plus que le tiers d'aujourd'hui.

Vengeance populaire

Pour Peter Salvisberg, membre du comité d'initiative, un vote positif le 5 juin serait sensationnel. Il estime toutefois que «les CFF et la Poste, avec leurs pannes et leurs retards, font quotidiennement de la publicité pour ce texte.» Selon lui, le peuple ne comprend pas qu'alors que la qualité du service s'appauvrit, les prix grimpent. «Sur ce point, les politiciens ne sentent pas le pouls de ce qui se passe dans la population. Elle pourrait se venger dans les urnes», prédit-il. Le Parlement conseille en effet de rejeter cette initiative.

De son côté, Matthias Aebischer (PS/BE), ardent combattant de ce texte, reconnaît qu'il y a encore des efforts à faire pour que le peuple se rende compte de sa «nocivité». «Aucun office de poste fermé ne va rouvrir en cas de oui. Au contraire, le service public en sortira affaibli.» Il souligne par ailleurs que la qualité du réseau ferroviaire a augmenté depuis les années 1990: «A cette époque, il fallait 1h10 pour aller de Berne à Zurich. Aujourd'hui, cela ne prend que 55 minutes.»

«Vache à lait» bien partie

L'initiative visant à investir tout le produit de l'impôt sur les huiles minérales dans la route continue de plaire. Le soutien a légèrement baissé par rapport à mi-avril, passant de 52 à 51%. Quelque 43% des participants ont dit non et 6% sont encore indécis.

La révision de la loi sur l'asile est acceptée par 49% des répondants et est refusée par 40%. Pas moins de 11% doivent encore se décider. Chez les électeurs de gauche et du centre, le taux d'acceptation ne monte à 70%. Chez ceux de l'UDC, le parti qui a lancé le référendum, un cinquième entend glisser un oui.

Revenu inconditionnel mal barré

L'idée d'introduire un salaire pour tous versé par l'Etat semble ne pas avoir l'ombre d'une chance. Pas moins de 64% des participants rejettent cette idée. Le taux d'approbation se monte à 33% et les indécis sont très peu nombreux (3%).

Enfin, la révision de la loi sur la procréation assistée récole 48% d'avis favorables et 35% de défavorables. Le texte, qui règle, entre autres, les modalités d'application du diagnostic préimplantatoire laisse encore 17% de participants sans avis arrêté.

Le sondage en ligne de Tamedia

Le groupe de presse Tamedia - éditeur de «20 minutes» - a lancé la semaine dernière un vaste sondage en ligne sur les votations. Le but: comprendre ce que pensent les lecteurs des objets soumis à votation le 5 juin prochain. Les résultats seront publiés sur l'app et dans le journal des différents titres de Tamedia.

Les politologues Lucas Leeman et Fabio Wasserfallen ont pondéré les réponses en fonction de variables démographiques, géographiques et politiques afin de correspondre le plus étroitement possible à la structure de la population suisse. Quelque 10'712 personnes ont répondu. La marge d'erreur est de 2,1%.

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