Routes suissesLes caméras embarquées sont déconseillées
L'usage des caméras embarquées fait fureur en Suisse aussi. Cela pose des problèmes au niveau de la protection des données.
Un conducteur a immortalisé et transmis au «Tages-Anzeiger» les images de l'accident survenu lundi matin sur l'autoroute A1. Il se trouvait pas très loin derrière le camion dont le chargement a heurté un pont. L'usage des caméras rencontre un engouement croissant en Suisse également, mais pose des questions quant à la protection des données, confie Eliane Schmid, porte-parole du bureau du préposé fédéral à la protection des données.
Le problème principal est que ces appareils filment tout ce qui passe devant l'objectif. «Les personnes photographiées ne peuvent pas donner leur accord, poursuit Eliane Schmid. Les images comportant des plaques minéralogiques ou des visages peuvent se retrouver sur le Net sans que les personnes touchées le sachent.»
C'est pourquoi un usage légal serait difficile à justifier en cas de plainte. Un modèle de caméra ne se déclenchant que lors d'un choc ou lors de freinage d'urgence serait moins problématique.
A la Mobilière, le porte-parole de l'assureur, Jürg Thalmann, «salue tout moyen permettant de comprendre le déroulement d'un accident». Mais il avoue que le cas ne s'est pas encore présenté.
Le TCS déconseille d'utiliser ces caméras embarquées, et met en avant les arguments formulés par le préposé à la protection des données. A cause de cela, il y a fort à parier qu'un tribunal ne prendrait pas en compte ces images comme moyen de preuve.
«L'utilisation de ces images pour des cas graves est pensable, mais ce ne devrait pas être le cas pour des délits simples», confie le porte-parole du Touring Club Suisse, David Venetz.
Les effets du choc
Laccident sur lA1, lundi matin, a eu de nombreuses répercussions. Tout dabord, le trafic dans la région a été complètement bloqué, sept heures durant. Quant au chauffeur du camion fautif, âgé de 32 ans, il a été dénoncé au Ministère public de Baden. Le pont, qui a été fortement endommagé, devra être soit réparé, soit reconstruit. Touché à deux reprises depuis 2008, il était promis à une réfection dans deux ans. Comme il existe une soixantaine douvrages similaires enjambant les voies rapides, lOffice fédéral des routes (Ofrou) va tous les examiner, par mesure de précaution.