TessinLa chimio aurait sauvé la vie d'Eleonora
Une jeune de 18 ans, souffrant d'une leucémie, est décédée lundi dans un hôpital italien. Elle et ses parents avaient toujours refusé qu'elle suive une chimiothérapie et avaient opté pour un traitement alternatif au Tessin.

L'histoire d'Eleonora fait actuellement les gros titres en Italie et au Tessin. La jeune femme de 18 ans, chez qui les médecins d'un hôpital de Padoue (It) ont diagnostiqué une leucémie lymphoïde chronique il y a neuf mois, est décédée lundi après avoir refusé de se suivre une chimiothérapie, écrit ce jeudi Tio.ch.
Le cas est particulièrement tragique d'autant plus que les médecins lui avaient prédit de bonnes chances de guérison à condition de suivre immédiatement une chimiothérapie. Mais elle et ses parents en avaient décidé autrement et avaient finalement opté pour un traitement alternatif dans une clinique de Bellinzone (TI).
«Cette décision a été prise trop tard»
Giuseppe Basso, chef du service d'oncologie de l'hôpital de Padoue, est persuadé que sa mort aurait pu être évitée. «Ses parents ont refusé de signer le document qui nous aurait permis de commencer la chimio - une grave erreur», explique-t-il, interrogé par le «Corriere della Sera». En janvier, le médecin avait signalé le cas à la direction de son hôpital. Celle-ci avait alors saisi à son tour le tribunal des mineurs de Venise qui a récemment donné raison à Giuseppe Basso en retirant la garde d'Eleonora à ses parents. «Cette décision a été prise trop tard», regrette désormais le médecin.
En mars de cette année, la jeune femme - alors âgée de 17 ans et accompagnée de ses parents - s'était rendue en Suisse où elle a suivi un traitement à base de vitamine C et de cortisone à l'hôpital régional de San Giovann à Bellinzone (TI). Après une nette amélioration de son état de santé, elle était retournée chez elle en Italie. Mais en juin, Eleonora avait fait une rechute et avait dû retourner en Suisse. En juillet, alors qu'elle était à nouveau de retour en Italie, son état s'était continuellement aggravé. Elle est finalement décédée dans un hôpital de Schiavonia, près de Padoue, seulement deux semaines après avoir fêté son 18ème anniversaire.
On ne peut forcer personne à suivre un traitement
Dans un communiqué de presse, la clinique tessinoise assure que les traitements administrés à la jeune femme sont mondialement reconnus. L'hôpital précise aussi d'avoir tenté, en vain, de convaincre la famille d'accepter la chimiothérapie. Elle rappelle finalement que la loi suisse interdit d'imposer un traitement médical - même s'il est vivement conseillé par le corps médical - à une personne capable de discernement et à qui on a laissé suffisamment de temps pour prendre une décision.