«L'autopilote n'a pas fonctionné comme prévu»

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Accident près de Winterthour (ZH)«L'autopilote n'a pas fonctionné comme prévu»

Un homme a percuté un véhicule en panne sur l'A1, le 19 mai dernier à la hauteur de Winterthour. Selon le conducteur, c'est l'autopilote de sa Tesla Model S défaillant qui a causé l'accident.

Marco Lüssi/ofu
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Marco Lüssi/ofu

La vidéo d'un Suisse, postée le 25 mai dernier sur YouTube, a déjà été vue plus de 150'000 fois en à peine une semaine. Sur l'enregistrement, on distingue le ressortissant helvétique qui percute l'arrière d'un van en panne sur l'autoroute. Au premier abord, l'accident - qui s'est produit le 19 mai sur l'A1 à la hauteur de Winterthour (ZH) - n'a rien d'exceptionnel. D'autant plus que la collision a eu lieu à 20 km/h.

Or, selon le conducteur de l'auto, l'embardée n'aurait pas dû se produire puisque sa voiture, une Tesla Model S, était en mode autopilote au moment des faits. Interrogé par nos confrères de «20 Minuten», le Suisse - qui souhaite rester anonyme - assure que le système d'assistance de sa voiture n'a pas fonctionné correctement. «Le régulateur de vitesse - qui fait en sorte que la voiture garde toujours une distance suffisante avec celle de devant - et le système de freinage d'urgence automatique n'ont pas fonctionné.» Et d'ajouter: «Au lieu de freiner en s'approchant du van, ma voiture a accéléré un petit coup.»

«On s'habitue et on fait confiance au véhicule»

Le conducteur concède cependant qu'il a réagi trop tard: «C'est ma responsabilité. J'aurais pu intervenir plus tôt. Mais lorsqu'une auto fonctionne parfaitement la grande majorité du temps, on s'y habitue et on fait confiance au véhicule.»

Yves Gerber, porte-parole du TCS, confirme: «En Suisse, la loi sur la circulation routière stipule que le conducteur doit garder à tout moment la maîtrise de son véhicule. En cas d'accident, et cela même si une défaillance du système d'assistance a pu être prouvée, le conducteur est donc l'unique responsable.» Le responsable communication explique par ailleurs que dans tous les cas c'est l'assurance du conducteur qui est actionnée: «On peut néanmoins envisager que l'assurance décide de se retourner contre le fabriquant de l'auto ou du logiciel d'assistance. Mais à ma connaissance, il n'y a encore jamais eu de cas du genre en Suisse.»

«La Tesla Model S est actuellement la meilleure voiture du monde»

Le Suisse explique avoir contacté Tesla pour signaler l'incident. Mais l'entreprise lui a répondu que tous les systèmes avaient fonctionné «comme prévu». «Je trouve plutôt que les systèmes n'ont pas marché comme je l'avais prévu», estime l'automobiliste, qui reste néanmoins fan de son auto: «La Tesla Model S est actuellement la meilleure voiture au monde.» Contacté par «20 Minuten», Tesla n'a pas encore répondu aux sollicitations de nos collègues.

De son côté, la police cantonale zurichoise affirme ne pas avoir été contactée pour l'accident en question. «Visiblement, les personnes impliquées ont trouvé une solution à l'amiable. Ce n'est pas rare lorsqu'il n'y a que de la tôle froissée», explique la porte-parole Carmen Suber.

La vidéo de l'accident:

Plusieurs conditions doivent être réunies pour un bon fonctionnement

En ce qui concerne Tesla, Yves Gerber du TCS précise: «Il semble que plusieurs conditions doivent être réunies pour que l'auto-pilote fonctionne correctement, et notamment: utilisation sur autoroute, lorsque les conditions météorologiques le permettent et lorsque les marquages au sol sont bien visibles.»

Conduire sans les mains, bientôt une réalité en Suisse?

Fin 2015, Berne a commandé une expertise pour déterminer comment la conduite sur autoroute avec un système autonome pourrait être autorisée en Suisse. «Les voitures intégrant des systèmes de conduite autonome existent déjà et sont autorisées», avait expliqué à la «NZZ am Sonntag» Stefan Huonder de l'Office fédéral des routes (Ofrou). Seul hic: les conducteurs sont tenus par la loi de garder à tout moment leurs mains sur le volant. Actuellement, les systèmes existants servent donc uniquement à assister le conducteur et non à le remplacer, avait conclu Stefan Huonder.

La responsabilité en cas d'accident est une des questions importantes qui restent encore à être clarifiées. Pour le moment, les conducteurs sont tenus pour responsables en cas d'accident. Mais à l'avenir, notait l'Ofrou, les constructeurs pourraient être forcés de passer à la caisse s'il a pu être prouvé au préalable que leur système a mal fonctionné dans le cadre d'un accident de la route.

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