NucléaireLes EPF vantent les énergies renouvelables
En plein débat sur le nucléaire, les Ecoles polytechniques fédérales (EPF) ont rappelé leurs recherches en matière d'énergies renouvelables. Mais elles n'ont pas pipé mot sur l'atome.

Pour les Ecoles polytechniques fédérales (EPF), les centrales à gaz représentent une alternative au nucléaire.
En plein débat sur l'avenir du nucléaire, le domaine des Ecoles polytechniques fédérales (EPF) a tenu mercredi à rappeler ses recherches en matière d'approvisionnement énergétique durable. Mais pas question de prendre position sur l'atome.
Le mandat des EPF est de présenter des faits scientifiques qui pourront servir de base aux décisions. Mais il revient au politique de trancher, a souligné le président du Conseil des EPF Fritz Schiesser en réponse aux nombreuses et pressantes questions des médias sur l'attitude des écoles polytechniques face au nucléaire.
Pas possible donc de savoir si et quand la Suisse devrait affronter une pénurie énergétique en cas d'abandon de l'atome. Tout au plus les scientifiques peuvent-ils présenter des variantes.
Pas possible non plus de savoir si les EPF vont plus ou moins miser sur la recherche nucléaire. M.Schiesser a toutefois reconnu préférer que la Suisse puisse recourir à ses propres experts en matière de sécurité.
Et le président de marteler qu'il ne fallait pas voir un signal politique dans le fait que le Conseil des EPF a consacré sa conférence de presse annuelle à la présentation de nombreux projets en matière d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique.
Gaz injecté dans le sol
Les centrales à gaz représentent une des alternatives au nucléaire. Or elles émettent beaucoup de gaz carbonique. Des recherches sont toutefois en cours pour évaluer la faisabilité en Suisse d'un procédé visant à injecter le CO2 en profondeur dans le sol plutôt que de le libérer dans l'air.
Autre secteur d'étude: la géothermie. Le recours à des systèmes stimulés pourrait permettre une exploitation beaucoup plus forte du potentiel géothermique en profondeur.
Hydraulique et solaire
Rayon hydraulique, le potentiel des petites centrales et des centrales sur conduites d'eau potable ou d'eaux usées est loin d'être épuisé. Un projet de l'EPF de Lausanne vise en outre à améliorer le rendement des centrales de pompage-turbinage, qui permettent de stocker de grandes quantités d'énergie.
Des progrès se font jour aussi du côté du solaire. Fini les cellules photovoltaïques en silicium cristallin. Celles de la 3e génération sont fabriquées à partir de films photosensibles ou de colorants organiques déposés sur plastique ou textile. Elles sont fines, souples, simples à utiliser et moins chères. Et les chercheurs travaillent déjà sur la 4e génération: des nanomatériaux photosensibles issus de solutions chimiques.
Biomasse
La biomasse provenant des déchets constitue également une source d'énergie renouvelable à potentiel élevé. Exemple: le bois gazéifié et transformé en méthane, qui peut être utilisé pour produire de l'électricité ou comme carburant. Une installation pilote devrait en outre démontrer la possibilité de méthaniser du lisier, des boues d'épuration ou des algues.
Du côté des véhicules, les recherches portent sur les batteries lithiumion et sur la production d'hydrogène, utilisé comme carburant, à l'aide de l'énergie solaire.
Rénovations
Un des autres moyens d'économiser de l'énergie passe par la rénovation des bâtiments. Des modélisations peuvent aider des villes, comme celles de Lausanne, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Martigny, de mieux planifier l'approvisionnement énergétique.
Les EPF se penchent aussi sur la production d'électricité par récupération de la chaleur résiduelle des cimenteries ou l'utilisation des crépis nano, qui isolent mieux et laissent la vapeur d'eau s'échapper.
En 2010, les EPF ont vu leur nombre d'étudiants augmenter de 6,9%, à 24'104. Une évolution qui va se poursuivre même dans des proportions moindres, selon M.Schiesser. Conséquence: le taux d'encadrement baisse malgré la création de nouvelles chaires.
(ats)