RoutesLa hausse de la vignette est «modérée»
La hausse du prix de la vignette autoroutière à 100 francs permettra à la Confédération de financer un volume de projets à hauteur de 4 milliards de francs pour les 20 prochaines années.
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La hausse générera des recettes supplémentaires d'environ 300 millions de francs.
La conseillère fédérale Doris Leuthard et les directeurs cantonaux des travaux publics ont lancé lundi la campagne pour les votations du 24 novembre.
«Grâce à cette mesure, quelque 400 kilomètres de routes cantonales pourront être intégrés au réseau national», a relevé la ministre fédérale des transports devant les médias à Berne. La hausse du prix de la vignette est directement liée à l'amélioration du réseau routier: «selon le Conseil fédéral, c'est la meilleure stratégie pour adapter le réseau aux nouveaux besoins et fluidifier le trafic.»
Une augmentation de l'impôt sur les huiles minérales, par exemple, aurait été moins pratique pour les automobilistes. La hausse du prix de la vignette de 40 à 100 francs, pour laquelle on ne paie qu'une fois par an, «reste par ailleurs modérée en comparaison avec l'étranger, le dernier renchérissement en Suisse remontant à presque 20 ans».
Elle générera des recettes supplémentaires d'environ 300 millions de francs. Un tiers de ce montant sera affecté à l'entretien et aux assainissements, les deux autres à l'aménagement du réseau, des routes de contournement de localités aux mesures antibruit. Ils permettront aussi de poursuivre la planification des deux mégaprojets visant à éliminer les goulets d'étranglement de Morges-Lausanne et du Glatttal zurichois.
Modérée par rapport aux étrangers
La hausse à 100 francs du prix de la vignette est modérée en comparaison avec l'étranger, estime le Conseil fédéral.
Dans de nombreux pays européens, les automobilistes paient des taxes basées sur la distance parcourue ou, comme en Suisse, des redevances. L'utilisation des routes n'est gratuite qu'en Allemagne, en Suède et au Luxembourg.
En Allemagne, le péage s'applique uniquement aux véhicules dont le poids total autorisé est au moins de douze tonnes. La vignette autoroutière annuelle coûte par contre 95 euros (117 francs) en Slovénie et 80 euros (100 francs) en Autriche. Dans ce dernier pays, des tarifs spéciaux s'appliquent en outre aux passages transalpins dont la construction a été très coûteuse.
En France, l'utilisation de nombreuses autoroutes, quand ce n'est pas pour traverser ou contourner des agglomérations, est soumise à une redevance variant selon le tronçon et le type de véhicule. Certains ponts, viaducs et tunnels font l'objet d'un péage. Un aller-retour Paris-Marseille (1534 kilomètres d'autoroute) équivaut par exemple à 142 francs, alors que l'aller-retour Genève-Bordeaux (1346 km d'autoroute) coûte 162 francs.
En Italie, le montant du péage, qui concerne seulement certaines autoroutes, varie selon la distance, les routes utilisées et la classe du véhicule. L'aller-retour Turin-Naples (1710 km d'autoroute) revient à l'équivalent de 164 francs, celui entre Milan et Rome (1136 km d'autoroute) à 95 francs.
Alors que les Espagnols paient pour toutes les autoroutes construites et exploitées par des entreprises privées, le tarif pour les autoroutes croates varie aussi en fonction du tronçon et du type de véhicule. L'aller-retour Barcelone-Séville (1996 km d'autoroute) revient à 101 francs, alors que celui entre Zagreb et Split (766 km d'autoroute) se monte à 62 francs. (ats)