Notre activité sportive surveillée par les caisses?

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SantéNotre activité sportive surveillée par les caisses?

Les assureurs voudraient obtenir les données de nos activités sportives pour nous pousser à bouger plus. Sinon: il faudra passer à la caisse avec des primes plus élevées.

par
Christine Talos
Aujourd'hui des kyrielles d'appareils permettent d'enregistrer les données de notre santé et nos performances sportives.

Aujourd'hui des kyrielles d'appareils permettent d'enregistrer les données de notre santé et nos performances sportives.

En Suisse, près d'un tiers de la population est en surpoids ou obèse. Et si vous travaillez au bureau, il y a de grandes chances que vous ne fassiez pas plus de 4000 pas par jour. Ce qui est largement insuffisant pour se maintenir en forme à long terme. Du coup, votre assureur maladie pourrait se retourner contre vous en vous faisant payer des primes plus élevées.

C'est du moins ce que planifieraient les caisses maladie, si l'on en croit le Blick dimanche. Et celles-ci se serviraient des moyens digitaux actuels, comme les montres intelligentes avec leur cohorte d'applications mesurant les pas effectués, les calories brûlées, les pulsations, ou autre programme fitness effectué, pour connaître les activités physiques de leurs assurés.

Une aubaine

Pour les assureurs, les appareils numériques sont en effet une aubaine car ils leur permettent de dresser le profil-risque de leurs assurés. Selon le Blick, la caisse CSS, l'une des plus grosses du pays, serait même en train de tester en ce sens, avec l'aide de l'EPFZ, quelque 2000 volontaires qui doivent faire 10'000 pas par jour. Leurs pas effectifs sont comptés avec un podomètre et envoyés à l'assureur. Ce projet-pilote doit durer jusqu'à la fin de l'année.

La CSS serait même la pionnière en la matière en Europe, se vante le responsable du projet dans les colonnes du journal alémanique. But du projet: savoir jusqu'à quel point les assurés sont prêts à divulguer des informations personnelles. Car selon le responsable, la digitalisation des données des assurés permettrait de pousser la population à bouger davantage.

Actuellement, les outils numériques ne peuvent être utilisés que dans les assurances complémentaires. Mais la CSS est persuadée que l'assurance de base ne pourrait que profiter de ces données. «Étant donné le coût croissant des soins, nous allons inévitablement promouvoir la responsabilité individuelle pour renforcer finalement la solidarité entre assurés», estime le responsable. En clair: ceux qui ne veulent pas être surveillés devront payer plus de primes!

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