Renvoi des criminels étrangers: ça se resserre!

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Votations du 28 févrierRenvoi des criminels étrangers: ça se resserre!

Selon la 2e vague de notre sondage en ligne, toujours moins de personnes soutiennent l'initiative de mise en oeuvre de l'UDC. Le texte n'obtient plus que 51% d'intentions de vote favorables.

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ofu/jbu

Les résultats risquent d'être très serrés lors des élections fédérales du 28 février prochain. Surtout en ce qui concerne «l'initiative de mise en oeuvre du renvoi des criminels étrangers». Selon la 2e vague de notre sondage, mené fin janvier auprès de nos lecteurs (voir encadré), une petite majorité des personnes sondées compte glisser un «oui» dans l'urne (51%). Ce taux était encore de 61% début janvier lors de la 1ère vague du sondage «20 minutes». Quant au camp des opposants, il représente actuellement 48% contre 36% il y a quelques semaines. Seul 1% des participants est encore indécis. Ce résultat confirme la tendance déjà remarquée par le sondage SSR de la semaine passée.

Pour le politologue Thomas Milic, l'affaiblissement du nombre de «oui» s'explique avant tout par la campagne intensive menée par le camp des opposants. «Le PLR ne s'est encore jamais autant opposé à une initiative. L'engagement du parti porte désormais ses fruits.» L'expert ajoute par ailleurs: «les opposants sont parvenus à mettre en cause la mise en application du texte sans pour autant en critiquer le fond, soit expulser les étrangers criminels.» Thomas Milic note cependant que les opposants ne devraient pas se réjouir trop tôt: «Ça va être très serré.»

L'initiative UDC prévoit l'expulsion automatique des délinquants selon un catalogue précis. Les opposants reprochent avant tout au parti de droite d'avoir inscrit des infractions mineures dans le fameux catalogue. On y trouve ainsi non seulement les meurtres, viols, traites d'êtres humains, trafics de drogue, mais aussi l'abus de confiance, brigandage, violation de domicile, dommage à la propriété, fabrication de fausse monnaie ou encore escroquerie à l'aide sociale ou aux assurances sociales. Le texte agrarien introduit aussi la notion de récidive.

2e tube en vue

Les chiffres concernant le deuxième tube au Gothard n'ont en revanche quasi pas changé entre nos deux sondages. Au total, 56% des internautes sont favorables au texte. Début janvier, ils étaient 58%. Le camp des «non» s'est sensiblement agrandi: il a passé de 31% à 35%. Les partis, les régions et même le gouvernement sont partagés à propos de ce projet. Le débat porte notamment sur les conséquences économiques et écologiques des différents scénarios ainsi que sur la menace de l'isolement du reste de la Suisse.

61% des personnes sondées sont pour le texte PDC

L'initiative PDC «contre la pénalisation du mariage» obtient 61% d'avis favorables et seulement 35% d'avis défavorables. Comme pour le texte sur le Gothard, les intentions de vote concernant cet objet n'ont que très peu évolué au cours des dernières semaines. Malgré ce résultat plutôt clair, Thomas Milic rappelle que tout peut encore basculer: «Au cours des dernières années, plusieurs initiatives comparables n'ont pas passé la rampe alors que les sondages étaient plutôt positifs au début», explique le politologue.

Avec son texte, le parti propose une solution à la problématique suivante: Comment empêcher que les couples mariés soient discriminés par rapport aux concubins en matière d'impôts et d'assurances sociales? L'initiative est néanmoins controversée, car elle empêcherait l'ouverture du mariage aux homosexuels, notamment.

Grand nombre d'indécis face au texte sur la spéculation alimentaire

Pour finir, l'initiative des jeunes socialistes «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires» est toujours sur le balan. Le camp des «oui» a passé de 41% à 40% et celui des «non» de 30% à 35%. Un quart des sondés (25%) ne savent pas encore comment il voteront le 28 février prochain. Le texte exige que Berne légifère pour interdire la spéculation sur les matières premières agricoles et les denrées alimentaires. Chaque seconde, une personne meurt dans le monde des conséquences de la malnutrition, d'après «l'alliance contre la spéculation sur les denrées alimentaires».

Informations sur notre sondage

Pas moins de 31'253 personnes ont participé au sondage en ligne de «20 minutes» entre le 25 et le 26 janvier. Les politologues Lucas Leeman et Fabio Wasserfallen ont pondéré les réponses en fonction de variables démographiques, géographiques et politiques afin de correspondre le plus étroitement possible à la structure de la population suisse. La marge d'erreur est de 1,2%.

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