L'UDC tente de mener Guy Parmelin à la baguette

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SuisseL'UDC tente de mener Guy Parmelin à la baguette

Le Conseiller fédéral vaudois entend diriger son dicastère selon sa volonté. Ce qui ne plaît pas forcément à tout le monde à l'UDC.

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smk/nxp
Guy Parmelin et Ueli Maurer s'entendent-ils comme larrons en foire pour faire tourner en bourrique l'UDC?

Guy Parmelin et Ueli Maurer s'entendent-ils comme larrons en foire pour faire tourner en bourrique l'UDC?

photo: Keystone

L'UDC a décidément bien des problèmes avec ses Conseillers fédéraux. Alors que le parti de Christoph Blocher occupe désormais deux sièges, ni Ueli Maurer ni Guy Parmelin n'entendent suivre docilement la ligne du parti, comme l'explique le Blick dans son édition du 26 avril.

Le Vaudois, dernier arrivé à la tête du Département fédéral de la défense de la protection de la population et des sports (DDPS), cause en effet quelques soucis. Il a certes remis sur le tapis des sujets chers à l'UDC, comme l'engagement de l'armée aux frontières ou l'achat d'un nouvel avion de combat mais il n'hésite plus à prendre des initiatives.

Guy Parmelin prend ses marques

Une première fracture est apparue quand le Vaudois a renvoyé dans les cordes son parti qui voulait le voir accélérer l'acquisition du futur avion de combat. Et lors de l'assemblée des délégués de l'UDC à Langenthal (BE), il a clairement rejeté les exigences de la direction du parti d'aller plus vite et de critiquer le Conseil fédéral.

Certains n'hésitent plus à tirer une comparaison avec Ueli Maurer, coutumier de tels écarts. Son dernier coup, la nomination comme secrétaire d'Etat de Jörg Gasser, a fait grincer des dents. Jörg Gasser est en effet un intime d'Eveline Widmer-Schlumpf, l'ex-ennemie jurée de l'UDC.

Adrian Amstutz tire-t-il les ficelles?

Le premier à s'en plaindre n'est autre que Adrian Amstutz, le chef du groupe UDC aux Chambres. Il a déjà fait pression pour qu'Ueli Maurer se sépare de Serge Gaillard, le directeur de l'Administration fédérale des finances (AFF) et que Guy Parmelin fasse de même avec Aldo Schellenberg, le chef des forces aériennes empêtré dans le scandale BODLUV.

Le Conseiller national bernois essaie surtout de peser de tout son poids auprès de Guy Parmelin, et spécialement dans le cadre de la Commission de sécurité. «Il dit à Parmelin ce qu'il doit faire», ­a confirmé un membre de la commission qui n'a guère apprécié le rôle de ministre de l'ombre que veut exercer Adrian Amstutz.

Ce dernier ne conteste rien. «Nous devons soutenir Guy Parmelin afin qu'il ne soit pas aspiré ou monopolisé par l'administration», déclarait-il fin février à la NZZ am Sonntag.

La situation n'a pas échappé aux autre membres de la commission, comme la présidente Corina Eichenberger (PLR/AG) qui décrit un Guy Parmelin nettement plus sollicité qu'Ueli Maurer. «Je n'ai encore jamais vu une telle pression», souligne Balthasar Glättli, membre de la commission et chef du groupe des Verts aux Chambres.

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