Le CF rejette l'initiative sur la sexualisation à l'école

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SuisseLe CF rejette l'initiative sur la sexualisation à l'école

Le Parlement pourra se prononcer sur l'éducation sexuelle des écoliers. Le Conseil fédéral lui a demandé vendredi de rejeter un texte de la droite conservatrice, jugé infondé.

A l'origine de l'initiative rejetée par le gouvernement, on trouve un groupe de parents de Bâle-Ville qui a fait croisade contre une boîte d'accessoires pédagogiques contenant des organes sexuels en peluche.

A l'origine de l'initiative rejetée par le gouvernement, on trouve un groupe de parents de Bâle-Ville qui a fait croisade contre une boîte d'accessoires pédagogiques contenant des organes sexuels en peluche.

L'Exécutif juge infondées les craintes d'une «sexualisation de l'école». Pas question non plus de nuire à la prévention et d'empiéter sur les compétences cantonales.

L'initiative «Protection contre la sexualisation à l'école maternelle et à l'école primaire» veut empêcher toute éducation sexuelle à l'école avant que les enfants aient atteint l'âge de neuf ans. Tout au plus, un cours destiné à la prévention des abus peut être dispensé à partir de l'école maternelle.

Un cours obligatoire ne pourrait être proposé que pour des enfants de 12 ans et plus, dans le cadre de la biologie. Il devrait être destiné à la «transmission de savoirs sur la reproduction et le développement humains». L'initiative précise que les jeunes ne peuvent être contraints à suivre une éducation sexuelle allant au-delà du cadre qu'elle pose.

Responsabilité des parents

Les craintes à la base de cette initiative sont à prendre au sérieux mais elles sont sans fondement, selon le Conseil fédéral. Les parents restent, selon le droit en vigueur, les premiers responsables de l'éducation sexuelle. L'école ne fait que les soutenir par des cours adaptés à l'âge des enfants.

Il n'y a d'ailleurs pas de branche d'éducation sexuelle et il n'y en aura pas à l'avenir. Les cours sont intégrés dans un domaine pluridisciplinaire qui évoque la nature, l'être humain et la société. Cet enseignement a fait ses preuves et fait partie intégrante des plans d'étude cantonaux depuis de nombreuses années.

Pis, l'initiative nuirait à la prévention des agressions sexuelles, des maladies sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées, à laquelle contribue l'éducation sexuelle. Tous les enfants et adolescents doivent pouvoir être informés correctement de ces risques, en fonction de leur âge et indépendamment de leur situation familiale.

Enfin, le Conseil fédéral ne voit aucune raison de porter atteinte à la souveraineté cantonale en matière d'enseignement.

Zizi en peluche

A l'origine de l'initiative, on trouve un groupe de parents de Bâle-Ville qui a fait croisade contre une boîte d'accessoires pédagogiques contenant des organes sexuels en peluche.

Le comité d'initiative s'en prend aussi à l'Office fédéral de la santé publique, accusé, sous couvert de prévention du sida, de vouloir introduire des cours obligatoires d'éducation sexuelle dès l'école enfantine.

Droite conservatrice

On retrouve plusieurs élus fédéraux, actuels ou anciens, parmi les initiants. Ils sont notamment issus des rangs de l'UDC. Le Jurassien Dominique Baettig et le Valaisan Oskar Freysinger ainsi que la députée vaudoise Fabienne Despot sont ainsi de la partie. Des léguistes, des PDC et des PLR figurent aussi au sein du comité.

Une première tentative d'initiative avait avorté en raison du passé pédophile d'un des membres du comité. Trois jours après le lancement en avril 2012, les initiants ont découvert que Benjamin Spühler a été condamné pour actes sexuels sur mineure dans les années 1990. A la demande des autres membres, il a immédiatement quitté le comité. (ats)

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