Pro Juventute a enlevé 590 enfants tziganes
Pro Juventute a enlevé 590 enfants tziganes des mains de leurs parents en Suisse entre 1926 et 1973.
Pour la première fois, une étude du Fonds national suisse de la recherche scientique (FNS) permet de connaître le nombre exact de cas avec certitude.
Durant 47 ans, l'»Oeuvre des enfants de la grande route» de Pro Juventute a systématiquement enlevé les enfants des gens du voyage pour les placer en familles d'accueil, en foyers, en cliniques et en institutions, afin de les sédentariser. La formation scolaire reçue par la plupart d'entre eux était rudimentaire, voire inexistante, selon le communiqué du FNS diffusé mardi.
Plus de 80 % des enfants enlevés de force n'ont pas pu choisir de métier et ont loué leurs services en tant qu'auxiliaires bon marché. Plus d'un quart des enfants ont été déclarés criminels et placés en établissement fermé.
Surtout aux Grisons
Environ la moitié des enfants enlevés l'ont été aux Grisons, où la communauté yéniche était particulièrement importante. D'une manière générale, l'histoire des gens du voyage en Suisse - Yéniches, Sinti et Roms - témoigne de «certaines défaillances» de notre Etat de droit, écrit le FNS.
Les efforts déployés par les institutions et les autorités pour soumettre ces minorités culturelles aux normes dominantes ont conduit à leur «exclusion» et à leur «oppression». Les mesures prises, outre l'enlèvement des enfants, sont allées jusqu'à la stérilisation forcée et à la castration. (ats)