Christian Levrat attaque Schneider-Ammann

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Assemblée du PSChristian Levrat attaque Schneider-Ammann

Samedi, Christian Levrat critique vertement l'attitude du président de la Confédération face au Brexit.

Christian Levrat lors de l'assemblée des délégués du Parti socialiste à Coire.(Samedi 25 juin 2016)

Christian Levrat lors de l'assemblée des délégués du Parti socialiste à Coire.(Samedi 25 juin 2016)

photo: Keystone

Le PS se lance dans une politique d'opposition face à une droite puissante et majoritaire depuis les dernières élections fédérales. Les délégués socialistes ont approuvé samedi une résolution en ce sens et lancé au passage le référendum contre la réforme de l'imposition des entreprises (RIE) III.

Réunie à Coire, l'assemblée du parti a approuvé à l'unanimité le lancement du référendum. Le PS rejette en particulier le fait qu'aucune hausse de l'impôt partiel sur les dividendes ne compensera la baisse de l'impôt sur les entreprises, ce qui pourrait causer un trou de 1,5 milliard de francs par an dans les caisses de l'Etat. Le Parlement a en effet biffé cette proposition du gouvernement.

Président du groupe socialiste au Parlement, le Vaudois Roger Nordmann, a déploré les nouvelles «astuces fiscales» qu'introduit la RIE III: «une hérésie en matière d'égalité de traitement et de justice fiscale».

«Droite destructrice»

Dans une résolution adoptée à la quasi unanimité, les socialistes se sont en outre prononcés pour une «politique d'opposition constructive» suite au virage à droite pris par le Parlement depuis le début de la législature. Le parti brandit l'arme du référendum contre toute décision adoptée sans compromis, dans la réforme des retraites notamment. Il entend toutefois continuer à travailler de manière constructive, sans obstruction systématique.

Selon le texte, la majorité bourgeoise «a perdu tout sentiment de responsabilité». Accusée par le PS de «piller» les finances publiques en faisant des cadeaux fiscaux aux actionnaires, aux multinationales et aux paysans, la droite provoque une crise budgétaire pour mieux privatiser ensuite la prévoyance vieillesse et le service public ou encore démanteler les assurances sociales, accuse la résolution.

La collaboration du PS n'est plus souhaitée par la droite qui impose sa puissance dans tous les domaines, a déploré samedi le président du parti Christian Levrat. Cette situation pousse les socialistes à mener «une politique d'opposition active, décidée et efficace» pour «faire échec à la politique de démolition de la droite».

Insécurité sociale à l'origine du Brexit

Le conseiller aux Etats fribourgeois s'en est aussi pris à la gestion du Brexit par Johann Schneider-Ammann. «Nous n'avons pas besoin d'un président de la Confédération qui se contente de s'en remettre au marché boursier».

Revenant sur la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne (UE), Christian Levrat a regretté le soutien de la classe ouvrière au Brexit. Et d'accuser la droite britannique d'être à l'origine de la politique d'austérité qui a mené à ce résultat. La droite européenne a en outre refusé de réformer les structures de l'UE, selon lui.

Sur le même thème, Alain Berset a déploré que l'insécurité sociale en Europe ait atteint jusqu'à la classe moyenne. Le conseiller fédéral socialiste a rappelé la nécessité de combattre la sous-enchère salariale, de garantir de bonnes conditions salariales et de renforcer les assurances sociales.

Le ministre de l'intérieur a promis que le Conseil fédéral proposerait une réforme de l'AVS qui maintient l'âge de la retraite à 65 ans tout en permettant à la population âgée de vivre du premier pilier et de la partie obligatoire de la prévoyance professionnelle.

«Non» à la loi sur le renseignement

L'AVS a également figuré au programme de l'assemblée. Sans surprise et à l'unanimité, les socialistes ont appelé à voter «oui» le 25 septembre prochain à l'initiative «AVSplus». Ce texte réclame une hausse de 10% des rentes AVS.

Les délégués en ont fait de même avec l'initiative des Verts «pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources». Leur décision a été moins unanime pour la loi sur le renseignement (LRens), également soumise au peuple dans trois mois. Ils l'ont tout de même largement rejetée par 125 voix contre 15 et 7 abstentions. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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