SuisseAdos radicalisés dans le viseur de la police
Dix jeunes islamistes radicaux ont été placés sous surveillance dans le canton de Zurich. Une unité spéciale de la police cantonale, créée en 2015, est en charge de l'opération.

Depuis sa création, les 18 collaborateurs de l'unité ont déjà traité 80 cas, dont 50 associés à l'islamisme.
photo: KeystoneIdentifier rapidement les ados pour empêcher la préparation et l'exécution d'attentats terroristes en Suisse. Tel est le principal but d'une unité spéciale de la police cantonale zurichoise, créée en 2015 et spécialisée dans le travail de prévention. Selon le chef du service, Rolf Weilenmann, la section vise avant tout les jeunes «radicalisés et dévoyés» âgés entre 15 et 20 ans.
Depuis sa création, les 18 collaborateurs de l'unité ont déjà traité 80 cas, dont 50 associés à l'islamisme. Les soupçons sont infondés dans près de la moitié des cas. Ce qui n'est pas une raison pour baisser les bras, note Rolf Weilenmann: «Avec certains jeunes, nous sommes en contact permanent.» Selon des recherches menées par «SonntagsBlick», il s'agit de dix adolescents domiciliés dans tout le canton.
«Régler le problème à la source»
A chaque fois, l'unité spéciale procède de la même manière: dans un premier temps, elle cherche le contact avec la personne concernée, sa famille, son école et les autorités locales. «Cette première étape permet très souvent de désamorcer des constellations dangereuses», explique Rolf Weilenmann. Si le dialogue ne sert à rien, la police décide de la future marche à suivre. Et lorsque les forces de l'ordre disposent de suffisamment d'indices pour un attentat à venir, une enquête est ouverte.
D'autres cantons s'intéressent au travail de prévention mené par la police zurichoise. Le 2 juin dernier, des spécialistes issus de toute la Suisse ont échangé leurs expériences avec celles des forces de l'ordre zurichoises. La prévention suisse de la criminalité loue elle aussi les efforts menés par l'unité spéciale. «Avec cette section, Zurich tente de régler le problème à la source», note la vice-présidente Chantal Billaud.
Jihadisme: le nombre de départs a augmenté
Le nombre de voyageurs ayant quitté la Suisse pour des motifs jihadistes a encore augmenté par rapport à la mi-mai. Selon les derniers chiffres publiés par le Service de renseignement de la Confédération (SRC) vendredi, 76 cas ont été recensés au total.
C'est deux de plus qu'un mois auparavant, précise le SRC. Parties de Suisse entre 2001 et aujourd'hui, ces personnes ont été ou sont actuellement dans des zones en conflit. Quelque 21 d'entre elles ont perdu la vie - dont 14 décès confirmés -, alors que 13 autres (10 cas confirmés) sont de retour en terres helvétiques.