Avenir socialCampagne sur la pénurie de personnel qualifié
Avenir Social s'alarme du fait que chacun peut se dire travailleur social ou encore assistant social sans avoir suivi une formation correspondante.

Une des affiches de la campagne.
drTout un chacun peut être déclaré travailleur social, éducatrice sociale ou encore assistant social en Suisse sans avoir suivi une formation correspondante. Avenir Social pointe du doigt une pénurie de personnel qualifié et lance une campagne nationale de sensibilisation.
Sur plus de 100'000 personnes actives dans le travail social en Suisse, seule la moitié dispose d'une formation adéquate, souligne l'association dans un communiqué mercredi. «Accepteriez-vous de vous faire soigner par une infirmière qui ne dispose pas de formation en soins? Ou de confier votre enfant à un enseignant n'ayant pas suivi de cursus pédagogique?», questionne Avenir Social.
Pour elle, les conséquences de ce déficit de formation, qu'elle qualifie d'«exceptionnel» en comparaison aux professions voisines et aux pays limitrophes, sont lourdes en termes de qualité et d'efficacité. Et de rappeler que le travail social concerne des milliers de personnes dans des situations de vie difficiles marquées par des problèmes de santé, de handicap et de pauvreté, notamment.
Les formations en travail social ne manquent pourtant pas en Suisse, de l'attestation fédérale au master d'une haute école spécialisée en passant par un apprentissage, un diplôme d'école supérieure ou un bachelor, constate Avenir Social. Et ces cursus permettent de développer de solides compétences, assure l'association, qui demande des mesures immédiates contre «l'absence de personnel qualifié».
Multiples propositions
Avenir Social lance par conséquent une campagne nationale pour sensibiliser population, responsables politiques, employeurs et lieux de formation. L'association propose des améliorations, comme augmenter le nombre de diplômés en travail social, favoriser la formation en cours d'emploi et les passerelles, recruter du personnel formé ou développer une réglementation en matière d'exigences de formation.
Elle publie un «document de référence» sur le site internet www.uneformationvadesoi.ch. Le texte analyse la situation actuelle dans ce secteur économique en Suisse, où les besoins en travailleurs sociaux ne cessent d'augmenter mais où le déficit de formation persiste. L'association défend dans ce document une loi fédérale pour réglementer l'exercice des professions du travail social.
L'appel de campagne d'Avenir Social est soutenu par une vingtaine de personnalités et d'organisations d'employeurs, d'employés, de formateurs et d'usagers du travail social. Il peut être signé en ligne. Avenir Social fonde ses estimations sur plusieurs études récentes et des chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS).
www.uneformationvadesoi.ch (nxp/ats)