Compétences des docteurs étrangers en question

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SuisseCompétences des docteurs étrangers en question

Des associations de praticiens veulent avoir un droit de regard sur l'arrivée de confrères qui n'offriraient pas toujours les garanties de qualité des soins requises en Suisse.

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La formation des médecins étrangers ne serait pas forcément équivalente à celle de leurs confrères suisses.

La formation des médecins étrangers ne serait pas forcément équivalente à celle de leurs confrères suisses.

Keystone

Faut-il s'inquiéter des praticiens étrangers en Suisse? C'est un souci qui agite en tout cas des associations de médecins qui souhaiteraient avoir un droit de regard sur l'engagement de leurs confrères en Suisse. En effet, révèle mercredi La Liberté, la Société neuchâteloise de médecine (SNM) travaillerait à créer une commission de régulation, tout comme son homologue fribourgeoise. Genève disposerait déjà d'un tel organe.

Motif de ces inquiétudes: les praticiens étrangers n'offriraient pas toujours «les garanties de qualité des soins auxquelles le patient suisse est habitué», explique le quotidien fribourgeois dans un article repris par L'Express, L'Impartialet Le Nouvelliste.

Pourtant, chaque médecin en provenance de l'Union européenne reçoit une autorisation de pratiquer en Suisse si son diplôme est reconnu par la Commission des professions médicales (MEBEKO). Mais cette reconnaissance ne permettrait pas de certifier la bonne formation des candidats, selon le Dr Walter Gusmini, président de la SNM.

Durée de la formation en cause

Celui-ci affirme que c'est le titre de médecin-praticien délivré par le MEBEKO qui pose problème puisqu'il correspond à une formation postgrade de 3 ans, soit une durée d'étude qui permet uniquement d'ouvrir dans notre pays un cabinet de généraliste ou de médecin de famille. Or, en Suisse, la formation postgrade d'un spécialiste en médecine interne générale dure au moins 6 ans.

Pour y voir clair, le Dr. Gusmini souhaite donc qu'une commission formée de praticiens du canton ainsi que des autorités neuchâteloises, examine le dossier des candidats. Hic: un canton qui refuserait un médecin étranger en raison de compétences insuffisantes contreviendrait à la libre circulation des personnes, explique La Liberté. Le monde politique tranchera puisqu'une intervention sur la création de cet organe devrait être déposée devant le Grand Conseil neuchâtelois au début de l'été.

Ce genre de commission d'évaluation n'est pas complètement nouvelle. Il en existe déjà en Valais et dans le canton de Vaud, selon le quotidien fribourgeois. Ainsi la Société vaudoise de médecine (SVM) examine les cas problématiques et les signale aux autorités cantonales si besoin. Au canton alors de trancher. Mais en cas de refus, celui-ci ne peut pas invoquer le manque de compétences du candidat, mais uniquement la densité trop forte de praticiens, explique son président le Dr. Philippe Eggimann.

A Genève, c'est une commission quadripartite qui statue sur les demandes, sous la houlette du canton qui suit généralement ses recommandations. Les compétences des praticiens étrangers y sont examinées, mais pas seulement. Le CV est vérifié de même que l'autorisation de pratiquer dans le pays d'origine ou encore le niveau de langue du candidat. Mais là aussi, en cas de refus d'autorisation de pratiquer, ce n'est pas le manque de compétences qui est mis en avant, mais plutôt le nombre excessif de médecins dans le domaine choisi.

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